Physiologie du mourir

Des râles en fin de vie : une analyse biodynamique
L'objectif est d'examiner la physiopathologie de l'apparition de râles terminaux. La fin de vie s'accompagne d'une réduction progressive de l'ingestion de calories et d'eau. L'excrétion des osmoles provenant de la diète exige alors un plus petit volume urinaire d'eau et donc un apport moindre en eau. La formation métabolique d'eau prend alors une importance relative croissante dans la balance en eau. Cette eau libre est souvent retenue et crée un état hypo-osmolaire chronique lorsque les stimulations non osmotiques de libération d'hormone antidiurétique créent des conditions où l'excrétion d'eau libre est compromise. Il en découle que les besoins en eau exogène diminuent considérablement en fin de vie. L'apport de nutriments ou d'eau risque alors d'aggraver une surcharge liquidienne. Nous montrons que l'apparition de râles terminaux peut être reliée à l'expansion hypotonique d'origine métabolique qui suit une accélération importante et terminale de la protéolyse. Ces changements métaboliques devraient être annoncés par une analyse de la composition de l'urine démontrant une élévation brutale de l'excrétion urinaire d'urée. Une grande prudence doit donc accompagner l'hydratation en fin de vie, pour ne pas accroître une surcharge volumique relative et provoquer ou amplifier l'inconfort relié aux râles terminaux.