Annexe D – Transplantation de cellules hématopoïétiques : Greffes autologues et allogéniques

Le choix entre ces deux types de greffe dépendra surtout du type de maladie à traiter. La greffe
La greffe autologue signifie que le patient est son propre donneur. Le malade reçoit une greffe de cellules souches sanguines prélevées chez lui, entreposées en dehors du corps et réinjectées après un traitement de chimiothérapie à hautes doses. On procède tout d’abord à l’induction (stimulation) des cellules souches du malade grâce à l’administration de facteurs de croissance. On prélève ensuite ces cellules par ponction veineuse. On isole à partir du sang veineux les cellules souches en circulation. Il est quelquefois nécessaire de prélever directement les cellules souches dans la moelle osseuse, dans l’os du bassin le plus souvent. On injecte ensuite les cellules souches ainsi formées qui iront se fixer dans la moelle osseuse du malade pour produire, après 10 à 20 jours, de nouvelles cellules sanguines exemptes de cancer. Pendant cette période, le patient est en aplasie médullaire et donc à risque d’infection.
La greffe allogénique, à partir d’un donneur, s’accompagne de taux plus élevés de mortalité et de morbidité que la greffe autologue. Le donneur peut provenir d’un membre de la famille, sinon il faudra rechercher un donneur compatible. Le système immunitaire du donneur reconnaît les cellules transplantées comme étant étrangères et provoque ainsi une réaction immunitaire greffe versus tumeur qui peut en fait améliorer la réponse au traitement en tuant les cellules restantes du cancer. Cette réaction peut par contre s’accompagner de complications sérieuses pour le patient, dont une réaction qui peut être aiguë ou chronique (plus de 100 jours), la réaction hôte versus greffe. On administre tout d'abord au malade une chimiothérapie intensive de courte durée pour détruire toutes les cellules cancéreuses, le plus souvent conjointement avec une irradiation de tout le corps. Ce traitement ayant un taux de mortalité élevé, on a de plus en plus recours à une préparation atténuée avant l’allogreffe, c'est-à-dire à une chimiothérapie moins lourde, qui entraîne une mortalité moins élevée. Cette greffe allogénique modifiée peut être proposée jusqu’à l’âge de 65 ans si le traitement préalable de chimiothérapie a permis de contrôler la maladie.