Tableau III - Toxicités les plus courantes

Toxicités les plus courantes des principaux traitements oncologiques hormonaux*

Hormonothérapie

Exemples

Indications possibles

Toxicités les plus fréquentes et complications possibles***

Anti-oestrogènes

Tamoxifène

Cancer du sein

Effets de type ménopausiques : arrêt des menstruations, chaleurs, transpirations, asthénie, gain de poids, sécheresse vaginale.
Effets oestrogéniques (œstrogène faible) : stimulation endométriale avec légère augmentation du risque de néoplasie, augmentation de la densité osseuse, augmentation des secrétions vaginales, nausées.
 Risque thromboembolique augmenté : les troubles oculaires sont un signe d’alerte.

Inhibiteurs de l’aromatase**

Anastrozole (Arimidex®),
Letrozole (Fémara®)
Exemestane (Aromasin®)

Cancer du sein

Ces molécules ne doivent pas être administrées aux femmes qui ne sont pas ménopausées (inefficaces**).
Effets de types ménopausiques : chaleurs, transpirations, asthénie, gain de poids.
Arthralgies, myalgies, quelquefois sévères ou même invalidantes.
Réduction de la densité osseuse (surveillance de la densité, prise de calcium et vitamine D, biphosphonates au besoin).
Dyslipidémie (surveillance du cholestérol et des triglycérides). Le risque thromboembolique est moins élevé qu’avec le Tamoxifène.

Progestatifs

Mégestrol (Megace®)
Médroxyprogestérone (Provéra®).

Cancer de l’endomètre

Gain de poids, augmentation de l’appétit, rétention hydrique avec œdème des extrémités. Constipation.
Saignement vaginal anormal.
HTA.
Augmentation du risque thromboembolique.

Anti-androgènes

Bicalutamide (Casodex®)
Flutamide (Euflex®)

Cancer de la prostate

Gonflement et douleur aux seins, galactorrhée, prise de poids, asthénie, chaleurs et transpirations.
Baisse de libido, impuissance.
Nausées
Augmentation du risque thromboembolique
Rétention liquidienne possible avec Euflex ®

Agonistes de la LHRH

Le Goséréline (Zoladex®), est administré SC une fois par mois
Le Leuprolide :
Le Lupron Depot est injecté aux 1 à 3 mois par la voie intra-musculaire.
Le Leupron® ou l’Eligard®  sont des formulations administrées une fois par mois par voie sous-cutanée.

Cancer de la prostate

Cancer du sein

Dans un 1er temps la stimulation par les analogues provoque une augmentation des hormones sexuelles (œstrogènes ou testostérone) avec une possible recrudescence des symptômes du cancer surtout si des anti androgènes ou des anti estrogènes n’ont pas été donnés au préalable. Survient ensuite une castration chimique.
Chaleurs, transpirations. Gain de poids, baisse de libido, impuissance chez l’homme.
Augmentation du risque thromboembolique

Corticostéroïdes

Prednisone

Lymphome non hodgkinien

Risque accru d’infections, fongiques et virales surtout.
Peut masquer les signes d’infections comme la fièvre.
Modifications de l’humeur, insomnie.
Rétention liquidienne, gain de poids
Faiblesse musculaire, atrophie musculaire proximale surtout.
Hyperglycémie
Atrophie cutanée, ecchymoses.

 

Dexaméthasone

Myélome multiple

Idem à Prednisone : la rétention liquidienne serait plus tardive?

 

*Liste non exhaustive

** Les inhibiteurs de l’aromatase, celle-ci étant une enzyme, sont administrés comme traitement adjuvant ou au stade métastatique du cancer du sein (30 % environ de réponse) : ils se lient sur le site d’action de l’aromatase, l’enzyme qui convertit les androgènes en œstrogènes. L’aromatase ovarienne et surrénalienne permet la transformation de l’androstènedionne, un androgène, en oestriol et œstrone 7. Les oestrogènes en circulation chez les femmes ménopausées sont en fait des androgènes produits par les glandes surrénales qui sont ensuite transformés en œstrogènes dans les tissus périphériques comme les tissus adipeux, les muscles, la peau, le tissu normal ou néoplasique du sein. Chez les femmes ménopausées, les ovaires cessent leur production d’œstrogènes. Cette aromatisation est alors la seule source d’œstrogènes circulants.

*** Action Cancer Ontario : fiches d’informations sur les principaux médicaments utilisés en oncologie 8.