Tableau X - Cancer de la prostate

Traitements oncologiques
Traitements oncologiques : toxicités et complications

Traitements oncologiques de 2e ligne pour le cancer de la prostate avancé (N1, M1) ou résistant aux traitements de première ligne*- Particularités

Thérapies non hormonales

Particularités

Cancer hormono-indépendant symptomatique : chimiothérapie cytotoxique.

 

Mitoxantrone (Novantrone® ) IV

Agent cytotoxique

En intraveineuse aux 3 semaines avec de la prednisone orale en continu

Docetaxel (Taxotere® ) IV

Agent cytotoxique

En intraveineuse aux 3 semaines avec de la prednisone orale en continu

Deuxième ligne de traitement : Cancer androgéno-résistant ou hormonodépendant

 

Kétoconazole 200 à 400 mg une à trois fois par jour

Molécule antifongique qui est aussi un inhibiteur d’une enzyme surrénalienne impliquée dans la synthèse des androgènes surrénaliens.

Peut être donné avec ou sans un glucocorticoïde, comme l’hydrocortisone.

La moitié des patients présentent des effets indésirables pénibles comme des vomissements, une dermite, de la fatigue ou de la gynécomastie. La prise de kétoconazole peut amener une insuffisance surrénalienne : y penser lors d’une infection aiguë ou d’un traumatisme important. C’est pourquoi on administre habituellement de l’hydrocortisone en même temps que le traitement au kétoconazole.

Glucocorticoïdes :
Hydrocortisone, souvent combinée à la chimiothérapie cytotoxique, prednisone orale (5 à 10 mg/jour), dexaméthasone (1,5 à 3 mg/jour).

Ces molécules peuvent supprimer la production d’androgènes par les surrénales en réduisant la production d’ACTH par l’hypophyse. Elles auraient possiblement un effet direct sur la cellule cancéreuse. Elles peuvent amener une amélioration objectivée de la maladie avancée chez certains patients 1.

Acetate de Megestrol, 160 à 320 mg/jour PO

Progestatif synthétique qui abaisse les niveaux de testostérone en bloquant la LH, les récepteurs androgéniques et en inhibant la conversion par la 5-alpha réductase de la testostérone en dihydrotestostérone (DHT)

Estrogène :
DES : Diéthylstilbestrol, œstrogène non stéroïdien, 1 à 5 mg/jour PO

Efficacité de ce traitement de 3e ligne pour environ 20 % des patients avec un cancer métastatique de la prostate 2.

Augmentation importante du risque thromboembolique (environ 10 %).

Radiation sur des lésions osseuses douloureuses :

-Radiothérapie externe si un ou deux sites douloureux.

-Thérapie aux protons (le
Strontium 89 le plus souvent) si plusieurs sites osseux douloureux au lieu de la radiothérapie externe

 

 

 

Risque de myélotoxicité qui pourrait compromettre une éventuelle chimiothérapie si thérapie aux protons

-Métastases osseuses, symptomatiques ou non.

Biphosphonates intraveineux : durée du traitement inconnue

Précéder le traitement d’une vérification dentaire minutieuse pour réduire au maximum le risque d’ostéonécrose de la mâchoire et s’assurer d’une hygiène orale irréprochable pendant le traitement. Éviter tout traitement dentaire pendant le traitement aux biphosphonates.

Acide zolédronique : 4 mg IV en 15 minutes aux 3 à 4 semaines, dose réduite si insuffisance rénale sévère avec une clairance de la créatinine entre 30 et 60 ml/min. Traitement déconseillé si la clairance est 30 ml/min ou moins. Évaluation de la fonction rénale

* On ne procède à l’essai des molécules décrites dans ce tableau qu’après avoir noté une évolution de la maladie, et ce, après avoir effectué l’arrêt pour au moins quelques semaines des anti-androgènes lorsque le patient était sous thérapie hormonale combinée. Les thérapies proposées dans ce tableau devraient être essayées de façon séquentielle, une à la fois, pour en déterminer leurs effets.

  • 1. Fakih, M, Johnson, CS, Trump, DL. Glucocorticoids and treatment of prostate cancer : a preclinical and clinical review. Urology 2002; 60 :553
  • 2. Oh, WK, Kantoff, PW, Weinberg, V, et al. Prospective, multicenter, randomized phase II trial of the herbal supplement, PC-SPES, and diethylstilbestrol in patients with androgen-independent prostate cancer. J Clin Oncol 2004; 22 :3705