Biothérapie des cancers : Toxicités et complications les plus fréquentes des agents non cytotoxiques non hormonaux pour le traitement des cancers.* (Voir le site Action Cancer Ontario pour une liste plus complète) 9 |
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Thérapies non ciblées |
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Immunothérapie passive non spécifique |
Toxicités et complications les plus fréquentes 10 |
Les Interférons (interféron alpha SC) sont utilisés dans le mélanome, le cancer du rein, la leucémie myéloïde chronique, le lymphome non hodgkinien, le lymphome T cutané et le sarcome de Kaposi. Ils sont aussi utilisés dans certains cas d’hépatites. L’interféron possède une activité directe antiproliférative : il module la réponse de l’hôte en favorisant l’activité lymphocytaire cytotoxique. |
Symptômes grippaux qui s’améliorent habituellement avec le temps, fatigue, goût métallique, bouche sèche, nausées, perte d’appétit. Changement de l’humeur, dépression. Transpirations. Une neurotoxicité habituellement réversible est possible avec des hautes doses (traitement du mélanome) : confusion, léthargie, hallucinations, convulsions. Myélosuppression, risque augmenté de thromboembolies, toxicité hépatique et pulmonaire, arythmies et cardiomyopathie. Les interférons peuvent aggraver ou causer des évènements sévères ou même mortels ischémiques, infectieux, auto-immuns ou psychiatriques. |
Les Interleukines sont utilisées dans le cancer du rein métastatique et quelquefois aussi pour le traitement du mélanome. La voie sous-cutanée, habituellement quotidienne, est la plus utilisée.
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La fièvre est presque toujours présente, avec un rash et un syndrome grippal. On peut retrouver aussi de la neutropénie, des infections, des saignements, des ecchymoses, des ulcérations de la bouche ou un gain de poids. La neurotoxicité est fréquente : agitation, dépression, délirium.
Des neuropathies périphériques peuvent survenir ainsi qu’une aggravation des épanchements séreux déjà présents. |
Immunothérapie active non spécifique |
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Le BCG intra vésical pour le cancer de la vessie constitue un traitement non spécifique non invasif qui fait rejeter par l’inflammation vésicale les cellules cancéreuses. |
Sang dans l’urine, fièvre, frissons, fréquence urinaire augmentée, brûlure urinaire, urgence mictionelle et syndrome grippal. Des infections urinaires sont possibles ainsi que des contractures vésicales menant à une réduction de la capacité vésicale. |
Les thérapies ciblées, dites spécifiques. |
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•Anticorps monoclonaux qui ciblent certaines molécules surexprimées dans les cellules cancéreuses |
Ces molécules relativement nouvelles peuvent provoquer des effets indésirables non spécifiques ainsi que des complications modérées ou sévères. Des réactions muco-cutanées sévères peuvent survenir avec le Rituxan® (Pemphigus, Stevens Johnson) ainsi qu’un syndrome aigu de dyspnée, bronchospasme et hypoxie possible lors du premier traitement d’une masse tumorale de volume important (relargage des cytokines). |
•Inhibiteurs des récepteurs de tyrosine kinase (récepteurs EGFR, PDGF, VEGF, HER 2) ** |
Le Gleevec ® (peut provoquer une rétention hydrique avec œdèmes secondaires, rarement une insuffisance cardiaque, des ascites ou des épanchements pleuraux.
Le Sutent ® (peut affecter la fonction ou le rythme cardiaque et provoquer une hypothyroïdie, une coloration jaune de la peau et de la dysgueusie. Des cas d’hémorragies tumorales ont été rapportés. |
Autres* |
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Agent de la différenciation cellulaire comme le ATRA (all trans retinoic acid) : Vesanoid® dans certaines leucémies myéloïdes chroniques |
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La Thalidomide, la Lénalidomide (Revlimid®) et le Bortezomide (Velcade®) pour le myélome multiple |
* Liste non exhaustive
** Les kinases sont un ensemble d'enzymes servant à la transmission de signaux au noyau des cellules afin d'assurer le bon déroulement de certains processus tels que la croissance et la différenciation cellulaire. La tyrosine kinase effectue la phosphorylation d’une protéine au niveau d’un de ses acides aminés, la tyrosine, évènement clé aboutissant à la multiplication des cellules. Certaines tyrosines kinases sont au niveau des récepteurs membranaires, d’autres sont situées dans le cytoplasme. Leur altération peut conduire à un cancer en raison d’une multiplication cellulaire accrue. Les nouveaux agents anticancéreux faisant partie de la catégorie des thérapies dites ciblées bloquent les messages de prolifération dans les cellules cancéreuses.