19.1 Introduction

La peau est un organe d’importance pour tout être humain. Elle couvre le corps (rôle de protection) et lui confère une partie de son esthétique; c’est avec elle que l’on touche et que l’on ressent. Le développement d’une plaie d’origine néoplasique ou non peut être émotionnellement dévastateur pour le malade et ses proches. Les plaies les plus fréquentes sont les plaies de pression et les plaies par envahissement néoplasique. On voit aussi, quoique moins fréquemment, des plaies provoquées par la radiothérapie de même que des fistules entérocutanées engendrées par le cancer, la radiothérapie ou une chirurgie abdominale ou pelvienne. Il peut également arriver qu’une plaie d’insuffisance artérielle non opérable mène un patient en phase terminale.

La prévalence des plaies de pression ou d’autres types de plaies, apparaissant en fin de vie, varie de 13 à 47 % et leur incidence est d’environ 8 à 17 %. Les plaies de pression touchent le plus souvent le sacrum et apparaissent dans les dernières semaines de vie. Plus précisément, cette nécrose tissulaire localisée se développe lorsque les tissus mous sont comprimés entre une proéminence osseuse et une surface externe,pendant une période prolongée.Les plaies de pression peuvent être douloureuses, démoralisantes et mener à de sérieuses infections : elles représentent une source fréquente de morbidité et de mortalité.

Les plaies malignes ou qui bourgeonnent à la peau le font alors que la tumeur ou les métastases envahissent l’épithélium. La blessure peut être ulcérative ou proliférative, formant des cratères dans le premier cas ou des nodules sous forme de choux- fleurs dans le second. La prévalence de ces plaies est de 5 à 10 % et elles se rencontrent plus fréquemment lors de néoplasies du sein, de la tête et du cou, de la peau, de la vulve et de la vessie. L’espérance de vie suivant le développement des métastases cutanées est variable, mais elle peut atteindre en moyenne 21,7 mois.

Les soins de plaies, comme pour toute forme de soins, notamment en phase palliative, répondent aux besoins essentiels du malade lorsqu’ils sont concentrés sur l’apaisement des symptômes. Bien que la visée puisse être à la fois curative et palliative, elle est le plus souvent orientée vers des soins de confort. Le personnel médical doit pouvoir offrir au malade une meilleure qualité de vie, tout en tenant compte de ses désirs « réalistes » et en agissant en faveur de son intérêt.

Selon le stade de la maladie et la gravité du cas, les objectifs de traitement consisteront à favoriser les meilleurs soins de prévention, la guérison si possible, ou le plus souvent à stabiliser la plaie et la douleur de même qu’à prévenir l’infection, l’ap- parition d’odeurs nauséabondes et à tarir les exsudats et les saignements.