La mesure du phénomène de la douleur comporte principalement deux composantes : sensori-discriminative (intensité) et motivo-affective (aspect désagréable). Pour mieux visualiser ces deux aspects, pensons aux maux de dos associés ou non à une pathologie grave. Les douleurs lombaires liées à un cancer de la moelle osseuse paraissent nettement plus pénibles que celles provoquées par des spasmes musculaires localisés ou même des compressions mécaniques des racines nerveuses. C’est le sens et l’interprétation qui sont souvent erronés et qui sont des facteurs multiplicateurs de la perception douloureuse. Bien que la douleur proprement dite puisse être d'intensité semblable, l'une est pourtant définitivement plus désagréable que l'autre. Ici, la gravité de la maladie détermine le niveau de douleur ressentie. Rappelez au patient que «Ce qui fait mal ne fait pas obligatoirement du mal». Quel est l’état émotionnel de ce patient? Il existe un continuum allant de l’anxiété à la dépression profonde entre l’annonce du diagnostic et une progression qui sera plus ou moins lente. Chaque geste radiologique ou médical peut être synonyme de mauvaise nouvelle. L’entourage du malade est-il aidant ou plus ou moins approprié? Y a-t-il des conflits non résolus? Arrive un moment où il faut faire son bilan : des remords? des regrets? Pas assez de temps pour régler! |
Yvon Beauchamp M.D. Pal 6110_France Hudon_24_janvier_08