Le protocole de détresse

Au cours des dernières pages, le traitement conventionnel a été envisagé sous l’angle de la dyspnée surtout, pour laquelle les opioïdes sont les seules molécules ayant montré une certaine efficacité.

Toutefois, nous devons nous souvenir que la détresse, lorsque respiratoire, est avant tout un syndrome physique et émotionnel composé de plusieurs symptômes, dont la tachypnée, l’agitation, l’anxiété, la peur de mourir et les râles dans certaines situations.

Il faut donc traiter la détresse comme un tout, comme une urgence et comme une maladie d’intensité élevée nécessitant non seulement les bons médicaments, mais aussi la bonne dose. Il s’agit de casser une crise et il n’y a pas beaucoup de temps.

Le but du traitement de toute détresse est de parvenir à une sédation efficace rapidement et un contrôle possible du symptôme physique causal (dyspnée, hémorragie, convulsion, douleur, etc.). Le protocole de détresse consistera donc en l’administration d’une combinaison de médicaments qui visent à endormir le malade pour réduire sa détresse, tout en lui permettant de récupérer, si cela est possible, de cette complication. Cette sédation dure environ quatre heures si elle n’est pas répétée. Elle ne provoque pas la mort.

Comme la crise fait éruption sans avertissement, il faut avoir prévu dans notre plan de soin de telles éventualités.

La prescription médicale anticipée va de soi ainsi que la préparation et la discussion avec le malade et ses proches avant que la situation ne survienne.