Les benzodiazépines et l’anxiété en dyspnée aiguë

Il n’y a pas d’évidence d’un effet bénéfique de l’emploi des benzodiazépines pour soulager la difficulté respiratoire chez des patients atteints de cancer ou d’une brochopneumopathie obstructive chronique. Il existe tout au plus une petite tendance non significative en faveur d’un effet bénéfique global. Comparées au placebo, les benzodiazépines ont causé plus de somnolence comme effet désagréable, mais moins que la morphine.

Ces résultats peuvent justifier de considérer les benzodiazépines en seconde ou troisième intention lors d’un essai thérapeutique chez un malade lorsque les opioïdes et les mesures non pharmacologiques n’ont pas donné les résultats escomptés pour soulager la difficulté respiratoire. Quoiqu’il en soit et bien que quelques études de bonne qualité étaient incluses dans cette revue, il y a place et besoin d’études bien menées pour arriver à des conclusions plus définitives.

(Simon ST et al., Cochrane 2011)

Il y a quand même matière à discussion concernant les conclusions sur l’inefficacité des benzodiazépines.

Par définition, la dyspnée aiguë et les détresses sont des épisodes qui font appel à la globalité de l’individu; tout comme pour la douleur, la détresse respiratoire est une perception. L’individu vit la souffrance et sait qu’il la vit. Cette perception demeure sensorielle et émotionnelle et bien que l’intensité discriminative de la difficulté respiratoire ne soit pas changée par les différentes benzodiazépines, il est permis de croire que la tranche émotionnelle de ce vécu et la charge émotionnelle de se sentir étouffer seront diminuées au niveau central. En outre l’effet amnésiant des benzodiazépines employées est un atout de plus pour le patient.

Cliniquement, les benzodiazépines ont toujours fait partie de l’arsenal pour traiter la partie anxieuse du syndrome de dyspnée aiguë et de détresse respiratoire et nous sont fort utiles.