Les chimiothérapies

Spécifiquement en oncologie et soins palliatifs, souvent le traitement est pire que la maladie. Voici des molécules employées en chimiothérapie et les risques de nausée/vomissement qui les accompagnent sans oublier les AINS, opioïdes, agonistes sérotoninergiques et dopaminergiques, digoxine, etc.


Risque de nausée et vomissement

Molécules en cause lors de chimiothérapie

Incidence

Faible

Bléomycine

Chlorambucil

Hydroxyurée

Vinorelbine

Busulfan

Fludarabine

Vincristine

Cladribine

Moins de 10 %

Cytarabine

Docétaxel

Étoposide

Gemcitabine

Melphalan

Mercaptopurine

Méthotrexate

Paclitaxel

Vinblastine

De 10-30 %

Moyen

Irinot​écan 

Doxorubicine 

Épirubicine 

Idarubicine

Ifosfamide 

Mitomycine 

Mitoxantrone 

5-fluorouracile

30 à 60 %
Élevé

Carboplatine 

Carmustine 

Cyclophosphamide 

Cytarabine 

Procarbazine

Doxorubicine à dose élevée

Méthotrexate  à dose élevée

60 à 90 %

Cisplatine 

Dacarbazine 

Méchloréthamine

Melphalan à haute dose

Streptozocine 

> 90 %

Comme c’est la norme en médecine : tous les humains ne sont pas égaux dans leurs réactions aux traitements. Il y a des facteurs aggravants et d’autres amenuisants lors de l’emploi des chimiothérapies


Augmentent nausée/vomissement

Diminuent nausée/vomissement

Âge < 40 ans

Si c’est une première fois

Sexe féminin Âge > 50 ans
Anxiété Sexe masculin
Antécédents de Tx anticancéreux Alcoolisme

Le modèle clinique de nausée/vomissement est particulier dans les situations d’occlusion progressive de l’intestin et de l’estomac.

Les changements anatomiques du tractus GI sont couplés aux changements physiologiques de l’intestin en même temps qu’à la réponse de défense inflammatoire du corps tout entier pour créer le signal d’alarme que sont la nausée et le vomissement qui en sont la réponse effectrice.

L’augmentation du contenu intestinal en amont de l’obstruction, l’augmentation de la distention abdominale et l’augmentation des contractions intestinales ferment une boucle de douleurs de type colique qui endommagent l’épithélium intestinal. L’intestin présente alors de l’hyperhémie et de l’oedème de la paroi et une réponse inflammatoire nociceptive de type «prostaglandine» de même qu'une réponse «sécrétagogue» qui entretiennent l’augmentation des sécrétions digestives exagérant continuellement le contenu intestinal et la boucle reprend.

Concomitamment et secondairement à la distention de l’intestin, les stimuli sont convoyés au cerveau par le nerf vague pour stimuler le centre du vomissement. On vient donc de fermer une seconde boucle de nausée qui s’ajoute à la boucle de douleur.

La chirurgie, quand c’est possible, devient le seul moyen de briser ces deux boucles sans fin.