Les métastases aux surrénales

Les métastases aux surrénales, le plus souvent asymptomatiques, se retrouvent surtout dans les cas de cancers pulmonaires, plus rarement dans les cas de cancers du rein. Elles sont le plus souvent non isolées, c'est à dire présentes avec des métastases synchrones à d'autres sites. La présence de métastases aux surrénales est donc un facteur de mauvais pronostic 22.

La loge rénale étant postérieure, une large masse surrénalienne peut se manifester par une douleur à l'abdomen, mais aussi par une douleur au flanc ou au dos en raison de sa localisation postérieure, en rétro-péritonéal, sur la portion supérieure du rein.

Rein droit, vue postérieure


 

Loge rénale droite et repères anatomiques autour de la capsule rénale - coupe sagittale


Loges rénales bilatérales et la proximité des vertèbres lombaires - coupe transverse niveau L2


 

Espace rétropéritonéal abdominal vu de face



Les métastases, même volumineuses, aux glandes surrénales, ne causent habituellement pas d'insuffisance surrénalienne, car il faut une destruction d'au moins 90 % du tissu glandulaire pour perdre la fonction surrénalienne. Rarement, la destruction du tissu rénal adjacent peut provoquer une insuffisance rénale chez un patient dont la fonction rénale était limite au départ.


Une masse à une surrénale est souvent découverte de façon fortuite à l'imagerie (tomodensitométrie, échographie). Chez un patient sans diagnostic de cancer au préalable, une masse surrénalienne sera probablement bénigne (lipome, kyste, adénome, phéochromocytome ou myélolipome) : l'investigation par imagerie, mais aussi par analyses urinaires et sanguines fonctionnelles (metanéphrines, cortisol) sera alors poursuivie pour éliminer une masse néoplasique et préciser le diagnostic. L'adénome corticosurrénalien est relativement fréquent : on le retrouve dans 1,4 à 8,7 % des cas de masses surrénaliennes fortuites, la majorité étant asymptomatique.


Par contre, chez un patient avec un diagnostic de cancer actuel ou passé, un cancer du poumon surtout, les risques que cette masse surrénalienne soit une métastase sont de l'ordre de 45 à 73 %, donc très élevés 23.


Le bilan pré opératoire d'un patient avec un cancer opérable du poumon doit éliminer de la façon la plus certaine possible la possibilité d'une métastase surrénalienne, la chirurgie étant alors déconseillée. Pour effectuer cette recherche inhérente à la stadification du cancer du poumon on a habituellement recours au TEP scan. Si une masse surrénalienne cancéreuse est suspectée ou identifiée au TEP scan, on peut compléter alors l'investigation par une tomodensitométrie (CT Scan) effectuée sans puis avec injection de produit de contraste iodé 24 25. Une zone de nécrose dans une masse surrénalienne est très suggestive d'une lésion cancéreuse 26. Une proportion importante des masses surrénaliennes de plus de 4 centimètres sont néoplasiques, surtout celles à contours irréguliers. On réserve la résonance magnétique aux résultats équivoques à la tomodensitométrie ou lorsque l'administration de produit de contraste iodé est contre indiquée (allergie, insuffisance rénale) 27 28 . Dans certaines situations, une biopsie sera nécessaire pour infirmer ou confirmer la présence d'une métastase 29.


Le traitement d'une masse surrénalienne métastatique dépend du cancer d'origine et de l'extension de celui-ci : la chimiothérapie ou, rarement, une chirurgie avec exérèse seront considérées 30.