Les métastases méningées

Les métastases méningées sont moins fréquentes que les métastases au tissu cérébral : elles affectent environ 5 % des patients ayant un cancer métastatique 94. Elles se forment par voie hématogène Formation des métastases sinon par diffusion à partir d’une tumeur cérébrale ou d’une tumeur de l’espace épidural. L’atteinte méningée, appelée communément méningite carcinomateuse est le plus souvent diffuse : elle se retrouve surtout à la base du cerveau et au niveau de la queue de cheval en raison de la circulation plus lente du liquide céphalo-rachidien à ces sites. Les cellules tumorales peuvent ensuite envahir les nerfs crâniens ou spinaux ainsi que le cortex cérébral pour provoquer des douleurs ainsi que des troubles moteurs et sensitifs multi étagés.

L’atteinte méningée est difficile à différencier cliniquement de l’atteinte provoquée par des métastases cérébrales : une atteinte neurologique multifocale est caractéristique. Sont révélateurs aussi les signes méningés (raideur de la nuque, douleur à l’élévation de la jambe) ainsi que les signes d’hydrocéphalie (nausées, vomissements, étourdissements et céphalée) qui peuvent être présents. La méningite carcinomateuse se retrouve surtout dans les cancers du sein, du poumon, les mélanomes, les cancers digestifs, les leucémies et les cancers primaires du cerveau.

La ponction lombaire révélera des cellules néoplasiques dans 50 à 80 % des cas. La résonance magnétique du cerveau et de la moëlle épinière avec rehaussement avec un produit de contraste est l’examen complémentaire de choix, cet examen étant plus sensible que la tomodensitométrie (CT Scan). La résonance magnétique permet de mieux préciser le site des tumeurs méningées qui pourraient être irradiées 95.

L’administration de corticostéroïdes à hautes doses renverse rarement tous les déficits neurologiques d’une atteinte méningée, mais elle peut améliorer les céphalées et les douleurs radiculaires et réussir à contrôler l’hypertension intracrânienne pour un certain temps. Très rarement, un shunt ventriculo-péritonéal (dérivation ventriculo-péritonéale) pourra être proposé à certains patients en bonne condition générale souffrant d’une hydrocéphalie très symptomatique, mais les risques de complications de cette intervention sont élevés 96.

La radiothérapie de tout l’axe médullaire, voie d’extension naturelle des cellules métastatiques, peut être proposée à certains patients en bonne condition générale Statut de performance, mais seulement lorsque le cancer est radiosensible.

Contrairement aux métastases cérébrales, les métastases méningées de certains cancers chimiosensibles répondent mieux à un traitement de chimiothérapie systémique ou intrathécale.

Les patients avec un mauvais état général Statut de performance, une maladie avancée ou disséminée ou des symptômes neurologiques majeurs fixes ne pourront probablement pas bénéficier des traitements oncologiques énumérés ci-dessus et se verront alors offrir un traitement palliatif de support.