Les systèmes facilitateurs descendants

1. D’abord les systèmes antianalgésiques qui comprennent les neuropeptides endogènes dits antiopioïdes comme la cholecystokinine (CCK A essentiellement), le neuropeptide FF et la nociceptine. 

         Les études montrent que la douleur opioïdo-induite et que la tolérance antinociceptive peuvent résulter d’une activation tonique de faisceaux neuronaux descendants facilitateurs de la douleur. Dans un chapitre précédent (chapitre IV A), nous avons parlé  d’un système descendant inhibiteur de la douleur qui prenait sa source dans la même région du bulbe (medulla rostro-médiane) qu’un système facilitateur de la douleur.

  D’un point de vue fonctionnel, il y cohabitation de ces deux systèmes cellulaires et on retrouve deux catégories de cellules qui sont fonctionnellement opposées : des cellules «ON» (facilitent la douleur) et des cellules «OFF» (inhibent la douleur) qui se projettent dans la corne postérieure  de la moëlle.

  Il a été montré que la cholecystokinine, un neuromodulateur antianalgésique, diminuait l’activation des cellules «OFF» qui facilitent l’analgésie et qui sont  activées par les enképhalines produites au niveau  périaqueducal, ce mécanisme produisant de l’allodynie,

  alors que les cellules «ON»  étaient très activées lors d’une douleur provoquée par un sevrage  avec naloxone, un antagoniste opioïde, induisant aussi de l‘hyperalgésie.

  On peut donc augmenter la douleur en éteignant les cellules «OFF» ou en stimulant les cellules «ON». Comme une voiture : on peut accélérer en pesant sur la pédale d‘essence ou en levant le pied du frein.