Mécanismes de la douleur métastatique osseuse

La physiopathologie de la douleur osseuse est imparfaitement élucidée; elle est due à des mécanismes périphériques pour l’essentiel, renforcée par un mécanisme central. Elle est à la fois mécanique, inflammatoire et neuropathique.

A) Les mécanismes périphériques

• 1. Les facteurs mécaniques : dans la majorité des cas, la douleur est liée à l’infiltration tumorale générant une distension du périoste. La pression limite supérieure est évaluée à 50 mm de Hg. Cependant cette hypothèse purement mécaniste est prise à défaut par certains types de tumeur (kystes anévrismaux) entraînant une volumineuse distension du périoste totalement indolore.

•  2. Les facteurs chimiques : l’os métastatique est le siège d’un important remaniement osseux qui dépend d’une action hormonale locale; la stimulation des ostéoclastes est induite par différents facteurs en premier chef desquels viennent les prostaglandines. Ces substances diminuent le seuil douloureux en sensibilisant les nocicepteurs à l’action des substances algogènes classiques (bradykinine, sérotonine, histamine, potassium). L’oedème périvasculaire, l’activation des cellules endothéliales des vaisseaux sanguins et des cellules immunocompétentes telles que les mastocytes, sont les premiers éléments du cercle vicieux douleur-inflammation. La migration des leucocytes vers les tissus lésés contribue avec les cytokines à l’autonomisation du processus inflammatoire.

B) Les mécanismes centraux

• Ils se surajoutent très vite aux mécanismes périphériques. La sensibilisation centrale est un phénomène complexe situé au niveau de la corne dorsale de la moelle : hyperactivité cellulaire (fibres A-delta et C) et augmentation de production d’acides aminés excitateurs (NMDA) et de neuromédiateurs divers et variés.

• Souvent la douleur métastatique n’est pas uniquement osseuse; il peut se surajouter une douleur neuropathique par atteinte des nerfs périphériques ou des espaces péri-médullaires, une douleur somatique par envahissement des parties molles. De véritables douleurs de désafférentation ou des douleurs médiées par le système nerveux sympathique peuvent s’observer.