Préambule

Les deux chapitres précédents (chapitres IV B et IV C) sont des pré-requis à  la compréhension du présent chapitre qui ne traitera plus séparément du système pro-douleur et du système anti-douleur.  Le but du chapitre présent est de montrer l’interaction  entre les systèmes du R-NMDA et du R-Mu (pro-douleur et anti-douleur) pour la course au bien-être.

Une agression cancéreuse dans le corps humain déclenche une guerre; guerre immunologique d’abord contre le cancer lui-même et aussi guerre contre des mécanismes de douleur engendrés par les réactions inflammatoires du cancer. Il ne faut pas oublier que la douleur est avant tout un signal d’alarme pour la survie de l’individu. Comme tout sytème d’alarme, l’agression ne doit pas durer trop longtemps car le système d’alarme, lui peut fonctionner indéfiniment, alors que les systèmes  de défenses ne peuvent  fonctionner indéfiniment; comme dans toute guerre quand l’agressé riposte, l’agresseur revient en force et invente une nouvelle stratégie qui nécessite une nouvelle adaptation de la part des agressés. Parfois aussi des soldats d’un des deux camps font défection dans l’autre camp; ce sera notamment le cas du système opioïde si la guerre dure trop longtemps.

Quelle est la limite à l’adaptation ?

Qu’arrive-il quand la guerre dure trop longtemps et que le système de défense du R-Mu est poussé dans ses derniers retranchements ?

Toutes des questions qui nous feront nous intéresser à des phénomènes que la clinique a pressenti  avant la connaissance scientifique que nous en avons aujourd’hui. Des phénomènes de Tolérance au traitement, de désensibilisation des systèmes Mu, d’hypersensibilisation des systèmes NMDA et d’hyperalgésie causée par les opioïdes (HOI). Ces connaissances sont primordiales pour le bon emploi des opioïdes dans nos traitements.

 Qui remporte la guerre ? Le plus souvent c’est le NMDA grâce au Mu. Nous devrons inventer des stratégies pour compenser.

Quel paradoxe !!