Quelques syndromes paranéoplasiques et métaboliques responsables de delirium

  • Le cerveau est très sensible aux perturbations métaboliques et aux toxines qui :

1. Taxent les besoins énergétiques;
2. Occasionnent des changements morphologiques;
3. Occasionnent des anomalies des neurotransmetteurs;

  • Une perfusion inadéquate du cerveau pour des raisons cardiaques atteint les fonctions mentales par des filières cytotoxiques et vasogéniques provoquant des oedèmes cérébraux ou une atteinte des circuits inhibiteurs GABAergiques.

Delirium et hormones

La  vasopressine est synthétisée par les cancers à petites cellules du poumon et peut mener au SIADH. Il y aura des anomalies du Na et de l’osmolalité. Comme conséquence : oedème, soif, faiblesse généralisée, irritabilité, céphalée, léthargie et gain de poids. La sévérité des signes et symptômes est inversement à concentration du Na.

Delirium et production d’hormones ectopiques : hypercalcémie

Soit des tumeurs sécrétant des protéines reliées à l’hormone trophique de la parathormone comme ovaire, rein, poumon, pancréas, prostate, colon, thymome, leucémie, myélome multiple, LNH;
Soit des métastases osseuses du cancer du sein, poumon, rein, tête et cou;
Soit des traitements lytiques tumoraux des lésions malignes hématologiques.

La présentation clinique peut être l’anorexie, la nausée, les vomissements, la constipation, les douleur abdominales, une polyurie, une polydipsie, la confusion et la fatigue.

Delirium et filière immunologique

Une  majorité des tumeurs peut être responsable d’une condition fébrile  associée à la sécrétion de cytokines et un delirium fébrile peut en être la conséquence.

Delirium et hypoglycémie

Souvent associée aux cancers gastro-intestinaux, aux tumeurs hépato-cellulaires et en général à toute tumeur qui remplace une très large portion du tissu hépatique normal.

Moins fréquente avec des tumeurs sécrétant une «insuline-like growth factor» qui altéreront de façon dramatique le contrôle glycémique : sarcomes rétro-péritonéaux et carcinomes surrénaliens.

Clinique

  • Au début : nervosité, faim, diaphorèse, tachycardie, anxiété, confusion et hébétude;
  • Puis : mydriase, pâleur, spasmes musculaires, respiration superficielle, bradycardie;
    coma.

L’insuffisance surrénalienne est mise en évidence par une hypoglycémie, une hyponatrémie, une hyperkaliémie, une hypotension et des bas dosages de cortisol sériques et urinaires.

Les deux causes les plus fréquentes sont une discontinuation trop rapide des exo-corticoïdes ou encore une destruction massive métastatique des deux surrénales.

Cliniquement, ce sont les étourdissements, la faiblesse et l’amaigrissement qui seront les signes d’appel.