Sédation palliative

On ne saurait clore le chapitre traitant de la dyspnée de repos et des détresses en fin de vie sans dire un mot sur la sédation palliative continue ou non, en fin de vie.

Ce traitement tout à fait palliatif et bien connu et utilisé dans certaines situations en soins palliatifs depuis plus de 20 ans a reçu une attention médiatique dans les derniers mois lors de l’adoption d’une loi (juin 2014) au Québec concernant les soins de fin de vie.

L’aide médicale à mourir d’un côté et la sédation palliative continue de l’autre ont vu leur mode d’emploi réglementé afin de ne pas prêter à confusion et à préjugés.

Tout à fait récemment, en novembre 2014, la Société québécoise des médecins de soins palliatifs soumettait les fruits d’un travail impressionnant ayant trait à ce soin particulier de fin de vie qu’est la sédation palliative. Les aspects éthiques, médicaux, pharmacologiques et légaux ont été inventoriés ainsi que la littérature mondiale d’hier à aujourd’hui. On ne saurait faire une pratique de soins palliatifs sans lire ces recommandations que l’on peut retrouver sur le site de formation de Palli-Science à l’adresse : http://www.palli-science.com/recommandations-quebecoises-pour-la-pratique-de-la-sedation-palliative.

Le recours à la sédation palliative continue demeure une pratique d’exception, utilisée lorsque les traitements habituellement recommandés ont échoué à produire un soulagement adéquat. Les symptômes regroupent une souffrance intolérable, qui peut être de nature physique, psychologique, existentielle ou spirituelle. La décision de recourir à la sédation palliative repose sur le caractère à la fois réfractaire et intolérable des symptômes et sur l’impossibilité de parvenir à un soulagement approprié dans un délai acceptable à l’aide des modalités thérapeutiques standards et lorsque le pronostic de survie est évalué à 15 jours et moins.

En soins palliatifs, «la sédation est la recherche, par des moyens médicamenteux, d’une diminution de la vigilance pouvant aller jusqu’à la perte de conscience. Son but est de diminuer ou de faire disparaître la perception d’une situation vécue comme insupportable par le patient alors que tous les moyens disponibles et adaptés à cette situation ont pu lui être proposés et/ou mis en oeuvre sans permettre d’obtenir le soulagement escompté». (Vinay et al.).

Il s’agit d’un geste médical comme un autre, ayant ses indications, ses conditions et ses modalités d’application. Cette sédation pourra être transitoire et intermittente ou continue selon les indications.

Au contraire de l’aide médicale à mourir, qui fait appel à l’administration volontaire et planifiée de médicaments, à visée mortelle (médicaments qui ne sont pas utilisés au cours des traitements palliatifs, ni lors de protocoles de détresse), avec l’intention claire de provoquer directement la mort : l’effet n’en est pas réversible.