Tectin®: Tétrodotoxine

On doit espérer, car il existe dans la nature une toxine (tetrodotoxine) qui bloque le potentiel d’action dans les nerfs en se fixant à des canaux sodiques voltage- dépendants de type rapide des membranes cellulaires nerveuses, prévenant la décharge électrique du neurone. Cette toxine, produite par certains poissons, est étudiée pour production d’un médicament et s’est rendue en phase III, mais n’a pas rempli toutes ses promesses actuellement malheureusement.

• Bloque les canaux sodiques;
• Vient du fugu (blowfish, pufferfish);
• Fabriquée par bactérie qui vit en symbiose avec le poisson;
• Études en phase 2 et 3;
• Effets sec. : nausées, étourdissements;
• Soulagement clinique pour 2 sem. chez 75 % des patients cancéreux qui l’ont essayée (IM).

 

 
 
 
 

Faute de mieux, revenons à lidocaïne, mexilétine, tocainide et flécaïnide.

Les premiers rapports décrivaient l’emploi de lidocaïne ou de procaïne pour le soulagement de la douleur cancéreuse et postopératoire. Plusieurs décades plus tard, l’intérêt est réapparu lorsque quelques séries et des essais cliniques ont commencé à rapporter que la lidocaïne parentérale ou son analogue oral (mexilétine, flécaïnide et tocainide) soulageaient les douleurs neuropathiques chez certains patients. Dernièrement, à cause de publication d’essais cliniques de hauts standards de qualité, l’utilisation de ces molécules en douleur neuropathique fut revue afin de faire une mise au point de nos connaissances afin d’en mesurer les bénéfices et les effets adverses, ainsi que leur rôle dans la thérapie.

Les résultats actuels

Trente-deux (32) essais cliniques contrôlés ont rencontré les critères de sélection. Les molécules retenues étaient la lidocaïne IV (16 essais), mexilétine (12 essais), lidocaïne plus mexilétine de façon séquentielle (1 essai), et tocainide (1 essai). Vint et un (21) essais étaient des études en cross-over et neuf (9) en parallèle. Lidocaïne et mexilétine étaient supérieures au placebo (p< 0.00001) et des données, limitées toutefois, n’ont montré aucune différence d’efficacité ou d’effets adverses lorsque comparées avec carbamazépine, amantadine, gabapentine ou morphine. Dans ces études, les anesthésiques locaux systémiques se sont montrés sécuritaires au point de vue de la létalité et de la toxicité. Il n’y avait pas de biais de publication.

Les conclusions des auteurs maintenant

Lidocaïne et analogues oraux étaient des molécules sécuritaires dans les études au regard du traitement de la douleur neuropathique. Elles se sont montrées plus efficaces que le placebo.

Elles se sont montrées aussi efficaces que les autres analgésiques.

Des études plus spécifiques ciblant des pathologies neuropathiques spécifiques devraient faire partie de l’ordre du jour.

Elles se sont montrées aussi efficaces que les autres analgésiques.

Des études plus spécifiques ciblant des pathologies neuropathiques spécifiques devraient faire partie de l’ordre du jour.

Systemic administration of local anesthetic agents to relieve neuropathic pain Vidya Challapalli1, Ivo W Tremont-Lukats2,*,
Ewan D McNicol3, Joseph Lau4, Daniel B Carr5 Editorial Group: Cochrane Pain,
Palliative and Supportive Care Group, Assessed as up-to-date: 27 JUL 2005
Copyright © 2013 The Cochrane Collaboration.
 

Pour conclure

Il existe de nombreux protocoles qui utilisent la lidocaïne en bolus, suivi d’une perfusion. Si l’effet est positif (i.e. soulagement de la douleur), on passe alors à la voie orale avec mexilétine.

Exemple :

Bolus de lidocaïne 0.5 mg/kg lentement,

Suivi d’une perfusion de lidocaïne 1 mg/kg dans 100 cc D5% H₂O en 1 heure,

Pendant 5 jours d’affilée.

Si la douleur est diminuée de 50%, on peut passer avec mexilétine PO et le taux de succès est de 90%.