19.4 Classification des plaies

La classification des plaies est essentielle afin d’instaurer le meilleur traitement possible en fonction de leur gravité et de leur évolution (Tableau 19.2). Plusieurs méthodes de classification sont utilisées dans la documentation scientifique afin de décrire et de caractériser les plaies en fonction de leur étiologie, du type de cicatrisation, du dommage tissulaire, de leur couleur et du degré de contamination. En soins palliatifs, la classification selon l’étiologie, à savoir s’il s’agit d’une plaie aiguë ou chronique (non pas s’il s’agit d’une plaie néoplasique ou non – il s’agit dans tous les cas d’une plaie à traiter), ou à savoir s’il y a possibilité ou non de guérison pourra influencer le choix des agents thérapeutiques.

Une plaie aiguë guérit généralement en quelques jours ou en quelques semaines (< 12 semaines). Pour ce type de plaie, l’inflammation est une phase importante du processus de guérison. Une plaie chronique peut persister pendant plusieurs mois ou même pendant plusieurs années (> 12 semaines); dans ce dernier cas, l’inflammation devient délétère et doit être contrôlée.

Parmi tous les systèmes de classification existants, le National Pressure Ulcer Advisory Panel Four Stage System (NPUAP) représente le mode de référence à l’échelle internationale (Site Internet : http://www.npuap.org). Le NPUAP définit effectivement les quatre principaux stades d’une plaie de pression en fonction de la profondeur de la plaie et du degré de l’atteinte tissulaire. Un cinquième stade, le stade X, est parfois ajouté aux quatre catégories précédentes afin d’inclure tous les types de plaies dans cette classification (le stade I est exclu, puisque la peau est intacte).

Tableau 19.2
Classification des plaies selon le stade

Stade Caractéristiques de la plaie

Stade I

  • Zone d’érythème ne pâlissant pas sous la pression de la peau intacte. Deviendra le siège de la lésion cutanée.

  • Autres indicateurs possibles chez l’individu de peau foncée : décoloration de la peau, chaleur, oedème, induration ou dureté.

Stade II

  • Perte tissulaire partielle touchant l’épiderme, le derme ou les deux.
  • Se présente comme une abrasion, une phlyctène ou un ulcère superficiel.
  • Contours rouges, chauds et partiellement indurés; souvent très douloureux.
  • Absence de tissu nécrotique.

Stade III

  • Perte tissulaire totale atteignant le tissu sous-cutané et pouvant s’étendre au fascia sous-jacent sans toutefois le pénétrer.
  • Se présente sous la forme d’un cratère plus profond avec ou sans atteinte du tissu adjacent.
  • Présence de nécrose et d’inflammation.
  • Lit de la plaie non douloureux sauf s’il y a infection ou insuffisance artérielle.

Stade IV

  • Perte tissulaire totale atteignant le muscle, l’os et les structures de soutien, telles que tendon et capsule articulaire.
  • Destruction et nécrose importantes; infection systémique possible.

Stade X

  • Escarrification jaunâtre ou tissu nécrosé noir épais recouvrant le lit de la plaie (limite ainsi l’évaluation de l’extension de la plaie).
  • Toutes les plaies (sauf le stade I, où la peau est intacte) peuvent passer par ce stade : il faut enlever l’escarre et les tissus morts afin d’évaluer le vrai stade de la plaie.

À noter que les plaies sont souvent très douloureuses aux stades I et II et très longues à guérir aux stades III et IV.