Les métastases aux racines, plexus et nerfs périphériques

Les radiculopathies cancéreuses métastatiques peuvent être provoquées par une atteinte méningée des racines nerveuses (Voir Métastases méningées) ou par une compression à partir d’une métastase osseuse le plus souvent.

L’atteinte du plexus brachial à l’aisselle ou au niveau du creux sus-claviculaire se rencontre surtout avec les cancers du sein et du poumon. Les douleurs irradient alors à l’épaule ou au bras, suivant de façon caractéristique les dermatomes impliqués (Mini-guide «Palli-Science», page des dermatomes).

Plexus lombo sacré

Plexus Lombo sacré

Le plexus cervical est le plus souvent atteint par les cancers de la sphère ORL : il provoque alors des douleurs sévères au cou, à l’épaule, à la mâchoire et à l’oreille, douleurs qui peuvent être difficiles à contrôler.

Les atteintes lombo-sacrées se retrouvent surtout avec les cancers urogénitaux (col utérin, vessie, prostate) ainsi que les tumeurs rectales : elles se manifestent par des douleurs lombaires ou sacrées, une perte de sensibilité au périnée, aux fesses ou aux jambes avec une possible anesthésie en selle, de la faiblesse et des engourdissements aux jambes. Il ne faut jamais oublier de rechercher une atteinte des sphincters possible chez ces patients et craindre alors une possible compression médullaire ou un syndrome de la queue de cheval (Voir métastases spinales Compression médullaire L2.

La symptomatologie typique de la douleur radiculaire, soit une perte de sensibilité et une faiblesse dans un territoire nerveux (territoire radiculaire ou territoire d’un plexus nerveux (Mini-guide «Palli-Science», image des dermatomes) justifie le recours à une résonance magnétique, sinon, en 2e choix, à une tomodensitométrie, imagerie qui devra cibler le plexus possiblement touché, le plexus brachial ou lombo-sacré par exemple. Une étude de la conduction nerveuse (EMG-électromyogramme) peut être utile pour détecter une dénervation ou une baisse des potentiels d’action. 

Le traitement des métastases symptomatiques au niveau des plexus et des racines nerveuses consiste habituellement un une radiothérapie locale si la tumeur y est sensible sinon occasionnellement en une chimiothérapie. Une chirurgie de décompression ou un bloc neurolytique pourront être proposés dans certains cas de douleurs sévères et réfractaires : il ne faudra pas hésiter à contacter un spécialiste expert en interventions analgésiques, la douleur cancéreuse étant une priorité en termes de délai d’accès. Une analgésie et une co-analgésie pour douleurs neuropathiques devront être aussi amorcées au moindre soupçon de douleur de type neuropathique Mini-guide «Palli-Science», donc lorsque le patient décrit des brûlures, des chocs électriques ou des coups de poignard, ou lorsque la douleur résiste au traitement analgésique opiacé : un soulagement complet des douleurs neuropathiques est malheureusement quelquefois difficile à obtenir.