Tableau IV – Cancer ORL

Diagnostic différentiel des principaux symptômes et signes retrouvés au niveau de la sphère ORL : conditions bénignes fréquentes et éléments suspects suggérant un possible cancer

Principaux symptômes ORL, 
le plus souvent bénins

Signes habituellement bénins

Conditions ORL bénignes associées le plus souvent

Éléments suspects suggérant un possible cancer

 

 

 

Persistance de plus de 4 semaines de ces signes ou symptômes

Masse cervicale, sensible ou douloureuse, nouvelle ou en croissance

Adénopathie cervicale souvent douloureuse à la palpation

Virémie

Infection virale ou bactérienne de la sphère ORL

Ulcère, aphte buccal

Adénopathie cervicale augmentée de plus de 1 cm, fixe, en croissance, peu ou pas douloureuse

Mal de gorge

Érythème diffus de la muqueuse pharyngée

Augmentation symétrique de volume des amygdales

Exsudats dans les cryptes amygdaliennes

Nombreux petits ulcères (herpétiques)

Pharyngite, amygdalite virale ou bactérienne

Une zone asymétrique ou localisée d’érythème de la muqueuse pharyngée ou amygdalienne

Un ulcère unique sur une base indurée

Une déviation de la luette

Une déformation ou asymétrie des structures visibles

Voix rauque (dysphonie)

On recherche les signes d’une virémie associée : congestion nasale, érythème pharyngé, toux sèche, fièvre

Laryngite infectieuse

Laryngo-trachéite infectieuse

Laryngite inflammatoire par abus vocal : enseignants, chanteurs, individus parlant fort.

La paralysie d’une corde vocale par atteinte au niveau du cou ou du médiastin peut se présenter avec les cancers ORL et les cancers thoraciques : il n’est pas rare que la dysphonie prolongée soit le premier indice de la présence d’un cancer.

 

Un examen direct normal mais présence d’un nodule à l’examen indirect des cordes vocales

Polype des cordes vocales

Le cancer laryngé n’a pas de manifestation particulière au début de son évolution sinon la persistance de la dysphonie, signe hautement suspect chez un patient ayant déjà fumé.

Otalgie

Érythème, bombement ou perforation d’un tympan

Otite moyenne aiguë

Une douleur à l’oreille est typiquement référée à partir d’une tumeur pharyngée souvent non visible à l’examen direct : il faut y penser lorsque l’examen de l’oreille est normal et que l’otalgie persiste.

 

Douleur à la palpation de l’articulation temporo-mandibulaire

Douleur temporo-mandibulaire : arthrite ou arthrose

 

Odynophagie (douleur à la déglutition)

Érythème diffus de la muqueuse pharyngée

Augmentation de volume des amygdales

Exsudats dans les cryptes amygdaliennes

Petits ulcères (herpétiques)

Amygdalite virale ou bactérienne

Pharyngite virale ou bactérienne

La persistance de la douleur (plus de 4 semaines) avec un examen direct sans évidence d’infection est un indice de possible cancer ORL impliquant une structure en mouvement lors de la déglutition (langue, palais, amygdale, pharynx, épiglotte).

Dysphagie
(toux à la déglutition, sensation de s’étouffer en avalant, difficulté à amorcer la déglutition, sensation de blocage haut ou bas, régurgitation de liquide ou de solides)

L’examen physique et neurologique peut être normal, mais il faut rechercher une masse obstructive et regarder le patient déglutir pour tenter d’identifier la phase de la déglutition qui est atteinte (pharyngée ou oesophagienne)

Les conditions non cancéreuses suivantes peuvent être sérieuses malgré tout :

- conditions neurologiques : AVC, sclérose en plaques, SLA, Parkinson, myasthénie, atteinte du neurone moteur, etc.

- conditions non neurologiques : xérostomie sévère, oesophagite sévère, diverticule à l’oesophage, sténose de l’œsophage, troubles de motilité de l’œsophage, séquelles de chirurgie ORL, etc.

Tumeur cérébrale

Tumeur ORL faisant obstruction

Tumeur ORL interférant avec le processus normal de la déglutition, mécaniquement ou neurologiquement.

Hypersialorrhée
(production excessive de salive) 
1

L’examen direct de ces patients n’est pas révélateur habituellement.

Médications

Déglutition inefficace pour des raisons neurologiques

Une obstruction tumorale mécanique ou une irritation d’une glande salivaire par une tumeur.

 

  • 1. Daniel, S.J. Kalil G. Sialorrhée, quelles sont les options de traitement ; Médecin du Québec, 2005, 40 : 12 ; 93-96