Lexique histologique de base appliqué à l'oncologie

    Lexique histologique de base appliqué à l’oncologie - Ordre alphabétique- 03-04-2010

    Le but de ce lexique simplifié, appliqué en oncologie, est de permettre aux cliniciens de première ligne de mieux comprendre les rapports de pathologie et d’oncologie qu’ils reçoivent concernant leurs patients et de mieux saisir au niveau histologique le développement et la progression des cancers, leur stadification et les traitements qui en découlent. La découverte d’une lésion cancéreuse dans un organe ne suffit pas pour effectuer un diagnostic et amorcer un traitement : l’analyse pathologique devra déterminer s’il s’agit d’un cancer primaire de cet organe ou d’une métastase d’un autre organe, de son tissu d’origine et de son type histologique. Ce document ne se veut pas exhaustif : des informations plus poussées en langue anglaise ou française ainsi que des schémas et des photos de qualité peuvent être obtenues au besoin à partir de manuels d’histologie ou de plusieurs sites Internet reconnus 1 2 3 4 5.

     

    Adénocarcinome :
    Il s’agit d’un cancer qui se développe à partir d’un épithélium glandulaire. Les adénocarcinomes se développent à partir de glandes comme par exemple les glandes du sein, de la prostate, du pancréas, des ovaires, du foie ou de la thyroïde. Sinon, ils se développent à partir de muqueuses glandulaires, donc à partir d’épithéliums cubiques ou cylindriques sécrétoires tels qu’on peut en voir dans l’œsophage, les bronches, l’estomac, l’endomètre ou le colon. Si on exclut les cancers cutanés, les adénocarcinomes représentent la grande majorité des tumeurs malignes vues en oncologie.


    Adventice (oesophage) :
    Cette couche de tissu conjonctif extérieure du tube digestif est présente uniquement à l’œsophage, ce dernier étant la seule portion du tube digestif située dans le thorax ,hors de l’abdomen donc hors péritoine. L’adventice est l’équivalent de la couche séreuse présente partout ailleurs le long du tube digestif, donc  à l’estomac, le long de l’intestin grêle et du colon.


    Atypies :
    On décrit ainsi des anomalies des noyaux des cellules épithéliales. Ces atypies peuvent être des précurseurs de cellules cancéreuses mais elles sont le plus souvent réversibles, sans évolution maligne. Les atypies cellulaires peuvent être en rapport avec une inflammation ou une dysplasie (dyscaryose).

    Cancers :
    On distingue ici les tumeurs malignes dites solides des tumeurs malignes du système hématopoïétique. Histologiquement il existe quatre catégories de tumeurs solides, catégories qui peuvent quelquefois se combiner ou se retrouver dans un même organe : les carcinomes (tumeurs épithéliales aussi appelées épithéliomes), les sarcomes, les tumeurs neuroectoblasiques et les tumeurs de structure embryonnaire. Les carcinomes prennent leur point de départ dans un épithélium : ils comptent pour 90 % des tumeurs malignes solides, les adénocarcinomes étant la forme la plus souvent rencontrée. Les carcinomes comprennent essentiellement les carcinomes malpighiens (épidermoïdes), les adénocarcinomes et les carcinomes transitionnels. On peut voir des carcinomes malpighiens dans les organes comprenant un épithélium épidermoïde comme dans la peau, le col utérin, l’œsophage et les poumons. Les adénocarcinomes prennent leur origine dans une glande ou un épithélium glandulaire endocrine ou exocrine comme on retrouve au niveau du colon, du sein, de l’estomac ou de la prostate par exemple. Les carcinomes transitionnels se retrouvent essentiellement au niveau des voies urinaires excrétrices. Les sarcomes sont des cancers rares issus des cellules du mésenchyme donc des muscles, des os et du tissu conjonctif sous-cutané qui comprend entre autre des cellules adipeuses et des cellules produisant le tissu fibreux. Les tumeurs neuroectodermiques sont des cancers rares prenant leur origine dans les cellules du système nerveux central et leur tissu de support comme les méninges et les gaines de Schwann. Les tumeurs embryonnaires sont des cancers relativement rares provenant de cellules immatures arrêtées lors de leur développement à un degré variable de maturité cellulaire, comme le neuroblastome, le néphroblastome, le choriocarcinome ou le tératome.


    Cancers hématopoïétiques :
    Ils ne font pas partie de la grande catégorie des tumeurs solides. Ils prennent leur origine dans les cellules sanguines (leucémies) ou les cellules du système lymphatique (lymphomes).

    Carcinomes :
    Cancer qui se développe à partir d’un tissu épithélial comme la peau ou une muqueuse. Les carcinomes comprennent essentiellement les carcinomes malpighiens (épidermoïdes), les adénocarcinomes et les carcinomes transitionnels. On peut voir des carcinomes malpighiens dans les organes comprenant un épithélium épidermoïde comme dans la peau, le col utérin, l’œsophage et les poumons. Les adénocarcinomes prennent leur origine dans une glande ou un épithélium glandulaire endocrine ou exocrine comme on retrouve au niveau du colon, du sein, de l’estomac ou de la prostate par exemple. Les carcinomes transitionnels se retrouvent essentiellement au niveau des voies urinaires excrétrices

     

    Carcinome épidermoïde :
    Il s’agit d’un cancer qui se développe à partir de cellules malpighiennes, donc épidermoïdes, comme celles de l’épiderme par exemple (carcinome spino-cellulaire ou épidermoïde). Certains cancers des voies ORL, du col de l’utérus, de la vessie et des bronches peuvent aussi être des carcinomes épidermoïdes.
     

    Carcinome in situ :
    Signifie qu'il n'y a pas de dépassement et de rupture de la membrane basale et qu'il n'y donc pas d'invasion du stroma. Il s'agit donc d'un stade précoce où le cancer n'est pas encore un véritable carcinome invasif. Le risque de métastases est habituellement nul au stade in situ.

     

    Cellules épithéliales :
    Il existe essentiellement trois formes de cellules épithéliales, les cellules pavimenteuses, les cellules cubiques et les cellules cylindriques (prismatiques).

    Cellules pavimenteuses :
    9

    Cellules cubiques :
    . 10

    Cellules prismatiques (cylindriques) :
    11

     

    Chorion (tissu conjonctif d’une muqueuse) :
    ce tissu a pour rôle de fournir à l’épithélium d’une muqueuse une vascularisation et un support mécanique. Le chorion est constitué de cellules disjointes dans une matrice extracellulaire appelée substance fondamentale, riche en fibres. Le chorion est en richement vascularisé (capillaires) et innervé (innervation autonome par le système nerveux végétatif). Il présente des spécificités selon l’organe ou il est situé : présence en abondance de glandes muqueuses dans le nez et la trachée, grande quantité de fibres élastiques dans la trachée, nombreux vaisseaux lymphatiques dans l’intestin grêle, etc.


    CIN :
    Cette abréviation anglophone est utilisée essentiellement pour décrire les précurseurs du cancer du col utérin : cervical intraépithelial neoplasia. Ce terme est en fait synonyme de dysplasie en français. Il existe 3 stades de CIN pour le cancer du col utérin :

    1. CIN I : dysplasie légère
    2. CIN II : dysplasie modérée
    3. CIN III : dysplasie sévère ou carcinome in situ

     

    Différenciation :
    Les cellules des cancers bien différenciés ont une structure qui peut être proche de leur structure d’origine, ce qui permet de retracer l’organe d’origine dans le cas de tumeurs à distance par exemple. Dans le cas de tumeurs mal différenciées, les cellules ont perdu la plupart de leurs caractérisques d’origine et même la différenciation de base glandulaire versus épidermoïde ne peut être quelquefois retracée: on parle alors d’un cancer primaire indifférencié d’origine inconnue.


    Dysplasie :
    Ce terme signifie étymologiquement construction perturbée. La dysplasie peut résulter d’une infection comme celle par le VPH (virus du papillome humain) au col utérin par exemple. Les cellules d’une lésion dysplasique ne sont pas des cellules cancéreuses. Elles ne sont donc pas envahissantes mais peuvent évoluer éventuellement vers un processus néoplasique : elles demeurent intra-épithéliales, donc avec une membrane basale intacte. Elles présentent des anomalies nucléaires de différenciation épithéliale qui s’accompagnent d’anomalies architecturales et cytologiques. C’est la proportion d’atypies dans l’épithélium qui définit la différence entre un CIN I, II ou III. Le CIN III présente une atteinte complète de l’épithélium alors que dans le CIN I et le CIN II, seule une partie de l’épithélium est touchée.

     

    Dystrophie :
    Il s’agit d’anomalies cellulaires bénignes transitoires. Cette transformation cellulaire réversible peut être la conséquence par exemple d’un traitement par la radiothérapie (dystrophie post radique) ou un traitement au laser. La dystrophie cellulaire est différente de la dysplasie en ce qu’elle n’évolue jamais vers un processus néoplasique.

     

    Ectropion :
    L’ectropion est une éversion physiologique d’un épithélium muqueux sur un épithélium pavimenteux, comme au col de l’utérus par exemple, où le passage de l’épithélium pavimenteux à l’épithélium cylindrique se fera progressivement chez toutes les femmes à partir de la puberté. On retrouve typiquement des placards glandulaires au niveau de l’épithélium pavimenteux. Le processus physiologique normal de transformation d’un épithélium pavimenteux en épithélium cylindrique est nommé métaplasie et se retrouve à plusieurs endroits de façon physiologique et spontanée (col utérin) ou provoquée par une inflammation par exemple (Oesophage de Barrett). La zone où survient cette transformation est appelée zone de transition : elle est plus sensible aux effets des carcinogènes comme le VPH au col utérin ou l’acidité gastrique au niveau de l’œsophage.

     

    Endothélium :
    Épithélium de surface des vaisseaux et du cœur.


    Épithélium (tissu épithélial) :
    Un épithélium est un tissu avasculaire composé d’une ou plusieurs couches de cellules accolées qui recouvrent et délimitent le corps (épiderme) ainsi que les cavités et les prolongements de l’extérieur vers l’intérieur du corps (voies aériennes, digestives, urinaires et génitales). Il existe essentiellement trois formes des cellules épithéliales : cubique, cylindrique (prismatique) ou pavimenteuse (de forme aplatie). Il existe de nombreux types d’épithélium, selon la forme des cellules retrouvées, mais aussi leur disposition.


    Un épithélium peut être constitué d’une seule couche de cellules (épithélium simple) ou de plusieurs couches (épithélium stratifié). Les cellules peuvent se disposer à la surface d’un organe sous la forme de brosse ou de microvillosités, comme dans le tube digestif par exemple. Un épithélium peut présenter à sa surface des cils. Il peut être recouvert de kératine lorsqu’il est exposé à l’air libre (épithélium kératinisé).


    L’ensemble de cellules que constitue un épithélium peut prendre la forme d’un tapis comme dans l’épithélium cutané, de glandes comme dans le système digestif ou génital ou de tubes comme dans le rein. Les glandes sont donc constituées de tissu épithélial : elles sont le site des cancers solides les plus fréquemment retrouvés, les adénocarcinomes.  L’épithélium est séparé du tissu sous conjonctif sous jacent par une membrane appleée membrane basale : c’est le dépassement de cette membrane basale qui définit le cancer invasif pour la plupart des organes.

     

    Épithélium cylindrique (columnar en anglais) :
    Ce terme désigne un épithélium constitué à sa surface de cellules de forme cylindrique (prismatique), le plus souvent des cellules des surfaces muqueuses, comme dans le système digestif par exemple.


    Épithélium cylindrique simple :
    Cet épithélium très prévalent dans le corps est constitué d’une seule couche de cellules cylindriques (prismatiques) comme on retrouve par exemple dans l’épithélium gastrique ou celui de l’intestin grêle.

     

    2epitheliumÉpithélium cubique :
    Cet épithélium est constitué d’une seule couche de cellules de forme cubiques donc aussi larges que hautes, comme on peut voir par exemple dans les tubules rénaux.

     


    6epithelium Épithélium cubique stratifié :
    Cet épithélium est plutôt rare dans le corps humain : on en retrouve surtout dans certaines glandes sudoripares.

     


    Épithéliums de revêtement :
    Dans les cavités et les prolongements de l’extérieur vers l’intérieur du corps (voies aériennes, digestives, urinaires et génitales) ils portent le nom d’épithélium, dans les cavités closes le nom d’endothélium (cœur, vaisseaux) et dans les cavités coelomiques (plèvre, péritoine, péricaride) le nom de mésothélium.

     

    Épithélium glandulaire :
    Chaque cellule de l’épithélium glandulaire produit et libère des substances utiles à d’autres cellules à proximité ou à distance. On en retrouve tout particulièrement dans le tube digestif, les voies respiratoires et dans la peau. La majorité des glandes du corps humain sont de type exocrines donc comportant un canal excréteur. Les glandes endocrines produisent par contre des hormones qui seront directement versées dans l’espace extracellulaire pour diffuser ensuite dans les capillaires et aller influencer d’autres cellules à distance.

     

    1epitheliumÉpithélium pavimenteux :
    Ce terme désigne un épithélium constitué de plusieurs couches de cellules de forme aplaties, plus larges que hautes, à contour irrégulier comme dans le vagin ou l’épiderme par exemple : une seule couche de cellules épidermoïdes est en contact avec la lumièrede l’organe.

     

    12Épithélium simple :
    épithélium qui ne comporte qu’une seule couche, comme les endothéliums par exemple ( cœur, vaisseaux).

     

    Épithélium stratifié :14
    épithélium qui comporte plusieurs couches, comme l’épithélium stratifié pavimenteux (épiderme).

     

    5epitheliumÉpithélium transitionnel :
    L’épithélium transitionnel typique se retrouve dans les voies urinaires. L’urothélium est un épithélium pseudostratifié, donc un épithélium toutes les cellules reposent sur la membrane basale. L’épaisseur de cet épithélium dépend de l’extension de la paroi urinaire. D’une plasticité remarquable, il est constitué de plusieurs couches de cellules polymorphes : on retrouve des cellules cubiques à sa base puis au dessus des cellules intermédiaires pavimenteuses plus grandes qui ont la capacité de se déplacer et de changer de forme lorsque l’organe est distendu pour accommoder un plus grand volume.

     

    4epithelium
    Épithélium stratifié pavimenteux :
    c’est un épithélium qui comporte plusieurs couches de cellules superposées avec une couche de cellules pavimenteuses à sa surface. L’épithélium stratifié pavimenteux à un but essentiellement de protection : on le retrouve entre autre dans la bouche, l’œsophage, l'anus, vagin et urètre terminal. La couche de base de cet épithélium est habituellement la couche germinale, celle qui régénère l’organe.

     

    14
    Épithélium stratifié pavimenteux kératinisé (malpighien) :
    Les cellules de la couche de surface de cet épithélium s’assèchent à l’air libre et ne laissent plus que la kératine sous la forme d’une couche dite cornée. L’épiderme est un épithélium pavimenteux kératinisé, recouvert à sa surface d’une couche de cellules anucléées qui s’éliminent en surface par desquamation.

     

    Épithélium malpighien (synonyme épithélium stratifié pavimenteux kératinisé) :
    Ce terme décrit un épithélium stratifié avec une couche kératinisée à sa surface, comme dans l’épiderme par exemple.

     

    L’Épithélium pseudostratifié cylindrique :
    Il s’agit d’un épithélium simple où toutes les cellules sont en contact avec la membrane basale mais où elles n’atteignent pas toutes la surface en raison de leur hauteur variable comme dans l’épithélium respiratoire pseudostratifié cilié à mucus par exemple.


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    Lésion malpighienne intra-épithéliale :
    Ces anomalies cytologiques sont décrites surtout sur des frottis effectués au col utérin (Test de Papanicolaou). Une lésion de bas grade correspond à un CIN I ou une infection simple au VPH (Virus du papillome humain), une lésion de haut grade à un CIN II ou III. L’équivalent anglais est le SIL (squamous intra-epithelial lésion).

     

    Membrane basale :
    Il s’agit d’une couche de protéines, un interface non cellulaire situé à la base d’un épithélium, séparant celui-ci du tissu conjonctif sous-jacent. Dans plusieurs organes l’envahissement de la membrane basale par une tumeur maligne signifie l’accès au réseau sanguin et lymphatique du tissu conjonctif par la tumeur et donc la possibilité d’extension du cancer localement et à distance. Cet envahissement est crucial en oncologie :  il définit essentiellement si une tumeur est invasive ou non.

     

    Mésothélium :
    Épithélium de surface des cavités coelomiques, donc du péritoine, de la plèvre et du péricarde.


    Métaplasie :
    La métaplasie est une transformation d’un tissu histologiquement bénin en un autre tissu histologiquement bénin. Cette métaplasie peut être physiologique comme sur la zone de transition du col utérin ou secondaire à une inflammation sévère ou prolongée comme au niveau de l’œsophage inférieur en réaction à une exposition répétée à l’acidité excessive d’un reflux gastro oesophagien. La métaplasie représente donc au départ un processus d’adaptation et de réparation normal. Mais cet épithélium en transformation est plus susceptible aux stimuli oncogènes comme une infection au VPH au col utérin ou l’exposition répétée à une hyperacidité au niveau de l’œsophage.


    Muqueuse :
    Une muqueuse est un revêtement cellulaire qui tapisse les cavités ouvertes vers l’extérieur, comme dans le tube gastro intestinal, les voies respiratoires et les organes urogénitaux par exemple. Une muqueuse comprend minimalement un épithélium de type cylindrique et un chorion sous jacent (tissu conjonctif). La particularité des muqueuses est d’être toujours humidifiée, la plupart secrétant une substance lubrifiante appelée mucus. Plusieurs muqueuses sont aussi équipées de cils pour bloquer et ramener à la surface les corps étrangers pris dans le mucus.


    Néoplasie intra-épithéliale :
    Ce terme, synonyme du CIN anglophone, décrit une lésion non envahissante, donc une lésion ne dépassant pas la membrane basale (voir carcinome insitu).


    Sarcomes :
    Ces cancers sont issus des tissus du mésenchyme donc des muscles, des os ainsi que du tissu sous-cutané comprenant entre autres les cellules adipeuses et le tissu fibreux.


    Séreuse :
    Une séreuse est une fine membrane conjonctive qui est en fait la couche épithéliale externe recouvrant les organes thoraciques, abdominaux et pelviens. Le péritoine, la plèvre et le péricarde sont les principales séreuses du corps. Lorsqu’une séreuse entoure un viscère, elle est consitutée d’un épithélium pavimenteux simple (mésothélium). On retrouve des séreuses à la surface des organes thoraciques et des organes abdominaux et pelviens contenus dans la cavité péritonéale : la séreuse se dédouble autour de chaque organe pour le recouvrir avec un feuillet dit viscéral lorsqu’il est accolé à l’organe. L’autre feuillet, dit pariétal, s’attache à la paroi abdominale lorsqu’il s’agit du péritoine ou à la paroi thoracique lorsqu’il s’agit de la plèvre. L’espace entre ces deux feuillets est véritable (cavité péritonéale) ou virtuel (plèvre, péricarde) : cet espace est une source fréquente d’accumulation de liquides pathologiques, appelé ascite, épanchement pleural ou épanchement péricardique, lors de l’implantation de cellules cancéreuses sur la séreuse et exsudation secondaire. Le couche extérieure du tube digestif est constituée d’une séreuse ( estomac, intestin grêle, colon) hormis l’œsophage dont la couche extérieure est appelée adventice.


    Sous muqueuse :
    Cette couche tissulaire est présente entre autres dans le tube digestif et les organes urogénitaux. Elle est constituée de collagène lâche. Elle supporte la muqueuse et contient les vaisseaux et les nerfs. L’envahissement par un cancer de la sous muqueuse signifie l’atteinte des vaisseaux sanguins et lymphatiques locaux et donc un risque de propagation du cancer.

     

    Tissu conjonctif :
    Le nom de ce tissu varie selon sa localisation :

    - Chorion, sous une muqueuse
    - Derme, sous l’épiderme
    - Couche sous endothéliale, au niveau des vaisseaux sanguins
    - Couche sous mésothéliale, au niveau du mésothélium 

    Le tissu conjonctif tire son nom de son rôle de conjonction entre les organes et les autres tissus. Il a un rôle de support mécanique qui permet une résistance accrue à l’étirement et à la compression, un rôle de défense immunitaire et de barrière contre l’invasion bactérienne ainsi qu’un rôle d’échanges métaboliques et de réserve d’énergie. Le tissu conjonctif est riche en fibres conjonctives comme le collagène ou l’élastine, le tout baignant dans une substance fondamentale semi-liquide amorphe. On retrouve plusieurs types de cellules disjointes dans cette substance dite fondamentale, entre autre des fibroblastes, des mastocytes, des cellules adipeuses, des macrophages et des plasmocytes. Les principaux tissus conjonctifs sont les tissus de soutien comme le chorion présent sous une muqueuse, le derme sous l’épiderme mais aussi des tissus plus denses comme dans l’os et le cartilage.


    Tractus ou tube gastro-intestinal - couches cellulaires :
    Présent de l’œsophage à l’anus cet épithélium de surface est constitué des mêmes couches. Ces couches sont, de la lumière interne jusqu’à la couche la plus externe du tube digestif, la muqueuse, la sous muqueuse, la musculaire et finalement la séreuse ( nommée adventice au niveau de l’œsophage).

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    L’œsophage possède au niveau de sa lumière interne un épithélium pavimenteux sauf lorsqu’un épithélium cylindrique se développe en réaction à l’acidité d’un reflux gastrique excessif (Œsophage de Barrett). De l’estomac au colon on retrouve un épithélium cylindrique simple où des cellules caliciformes abondantes produisent du mucus, dans l’estomac surtout (protection contre l’acidité) et le colon (lubrification). L’intestin grêle présente de nombreux entérocytes, cellules qui ont pour but d’absorber les nutriments, ces cellules étant disposées essentiellement sous la forme de microvillosités ce qui permet une plus grande surface d’absorption (plateau strié).

     

    Tractus respiratoire :
    La particularité de l’épithélium glandulaire de surface du tractus respiratoire est le nombre élevé de cellules caliciformes produisant du mucus et le grand nombre cellules ciliées : ceci permet le réchauffement et l’humidification de l’air acheminé vers les alvéoles ainsi quec l’élimination du mucus par les voies respiratoires supérieures. La hauteur et le nombre des cellules ciliées diminuent de la trachée vers les petites bronchioles. Les secrétions des voies respiratoires « attrapent » les particules en suspension dans l’air et les évacuent grâce aux cils et au réflexe de toux.


    13Tractus urinaire :
    La muqueuse urinaire est le seul épithélium de revêtement interne comportant un épithélium stratifié. Cet épithélium d’une plasticité remarquable, dit de transition, a la particularité de pouvoir s’adapter à la distension des voies urinaires, au niveau de la vessie surtout. L’épithélium pseudostratifié de la vessie est en fait un épithélium presque simple de 2 ou 3 couches lorsque distendu, mais d’environ 6 couches lorsque non distendu: typiquement, les noyaux de cet urothélium ne sont pas au même niveau malgré le fait qu’elles touchent presque toutes la membrane basale, les cellules ne possédant pas toutes la même hauteur.

     

    Tumeurs embryonnaires :
    Ces cancers proviennent de cellules immatures arrêtées lors de leur développement à un degré variable de maturité cellulaire, comme dans le neuroblastome, le néphroblastome, le choriocarcinome ou le tératome par exemple.

     

    Tumeurs neuroectodermiques :
    Ces cancers prennent leur origine dans les cellules du système nerveux central et le tissu des supports comme les méninges et les gaines de Schwann par exemple.

     

    Références et sites Internet

    1 Site Internet regroupant de nombreux sites Internet dédiés à l’histologie.
    http://histosearch.com/default.html
    http://histosearch.com/welcome.html

    2 Photos des épithéliums des différents organes
    http://www.deltagen.com/target/histologyatlas/HistologyAtlas.html

    3 Bergman, RA, Afifi, AK, Heidger, PM. Atlas of Microscopic Anatomy- A Functional Approach : Companion to Histology and Neuroanatomy : 2e édition. http://www.anatomyatlases.org/MicroscopicAnatomy/MicroscopicAnatomy.shtml

    4 Cismef : Catalogue et index des sites médicaux de langue française; Histologie
    http://www.chu-rouen.fr/ssf/metas/meta_histologie.html
    http://www.chu-rouen.fr/ssf/anat/tissus.html

    5 CHU-PS Salpêtrière; Cours de base en histologie.
    http://www.chups.jussieu.fr/polys/histo/histoP2/index.html
    6 Young, B, Heath, JW. Wheather’s Functionnal Histology : a texte and colour atlas. Churchill Livingstone. 4e edition ; 2000.

     

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