19.6.1.2 Considérations pour les soins locaux :

  • Le retrait des pansements est considéré être le moment le plus douloureux. 
  • Les pansements secs et les produits adhérents sont les plus susceptibles d’induire traumas et douleurs aux changements de pansements.
  • Les gazes entraînent plus de douleur; les pansements à base de silicone molle, d’hydrogels, d’hydrofibres et d’alginates sont moins traumatiques.
  • La douleur localisée dans la plaie peut être causée par l’exposition à l’air ou par l’emploi de pansements adhérents; si l’exposition à l’air est douloureuse, la plaie doit être couverte de pansements humides (eau ou trempettes de solution saline).
  • Une stratégie analgésique doit être utilisée avant le changement de pansement douloureux :
    • Administration d’une entredose d’opioïdes AVANT l’intervention, soit environ 30 minutes pour une administration faite par voie sous-cutanée, 60 minutes par voie orale ou cinq minutes lors de l’utilisation de fentanyl ou de sufentanil par voie sublinguale ou par voie sous-cutanée;
    • Imprégnation de l’ancien pansement avec une solution saline ou de lidocaïne topique à 4 % (ou un gel sans alcool) 30 minutes avant la procédure.
  • Pour les débridements chirurgicaux, les anesthésiques locaux, telle la lidocaïne, peuvent être utiles lorsqu’ils sont appliqués 30 minutes avant la procédure. Pour des débridements plus en profondeur, on préférera les anesthésiques locaux administrés sous forme d’infiltration. Les malades avec atteinte médullaire et devenus insensibles doivent également bénéficier de ce type d’analgésie afin d’éviter les réflexes dysautonomiques et les élévations de la tension artérielle catastrophiques qui peuvent en découler.
  • La présence d’inflammation chronique peut être souffrante, et pour apaiser cette douleur, des préparations topiques à base d’opoïdes, de misoprostol, d’anti-inflammatoires, que l’on tapisse dans le lit de la plaie, peuvent être très utiles (voir le chapitre 22 sur les préparations magistrales; attention aux crèmes et émollients qui peuvent être difficiles à nettoyer et qui interfèrent avec le pouvoir d’absorption des exsudats et des effluents par les pansements – voir aussi le chapitre 2 sur les analgésiques opioïdes/non opioïdes, la section « Utilisation d’opioïdes par voie topique »).