Nausée : il s’agit de la sensation désagréable d’avoir envie de vomir.
- Cette sensation s’accompagne de symptômes du système nerveux autonome tels que sueurs froides, pâleur, sialorrhée, tachycardie et diarrhée;
- Il y a une augmentation du tonus duodénal avec reflux dans la cavité gastrique;
- Les nausées sont l’expression du système nerveux autonome;
- Les éructations et les vomissements sont l’expression du système nerveux somatique.
Vomissement : il s’agit d’un rejet actif d'une partie ou de la totalité du contenu gastro-intestinal par la bouche.
À différencier :
Du reflux gastro-œsophagien qui correspond au reflux du contenu gastrique dans l'œsophage;
De la régurgitation qui est le rejet sans effort du liquide qui n'est pas encore parvenu dans l'estomac;
Du mérycisme qui est un trouble des conduites alimentaires se caractérisant par des régurgitations et remasticages des aliments.
Comme le laissent soupçonner les définitions de nausée/vomissement, il existe une partie réflexe et une partie somatique active qu’il faut pouvoir traduire neurologiquement et chimiquement. Pour qu’il y ait vomissement, il doit y avoir une séquence anatomique et physiologique d’événements. On retient ainsi :
1. Préparation au vomissement :
Perte du tonus gastrique,
Diminution de la sécrétion de HCl,
Augmentation de la sécrétion du mucus,
Contractions antipéristaltiques du grêle et reflux du contenu intestinal dans l’estomac.
2. Haut le coeur :
Il y a contraction des muscles respiratoires (diaphragme, muscles de la paroi costale et abdominale) avec génèse du gradient de pression conduisant au vomissement.
3. Vomissement :
C’est la distention du duodénum vite rempli par le contenu jéjunal qui provoque le vomissement.
Il en va de même au niveau électrique et neuro-chimique : il doit aussi y avoir une intégration somatique et autonomique. Cette intégration est rendue possible par 2 structures centrales.
Tout d’abord :
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Un centre afférent et efférent commun qui est le centre du vomissement, situé dans le bulbe rachidien à la partie ventrale du tractus solitaire qui est la voie supérieure de la gustation, différente de la voie des VIIe, IXe et Xe nerfs crâniens, mais tout près du centre apneustique et vasomoteur. Il comprend le noyau ambigu, les groupes de noyaux ventraux et dorsaux de la respiration et le noyau dorsal du nerf vague. C’est un groupe de neurones du bulbe, peu densément organisés, incluant la zone gâchette chimioréceptrice (CTZ) et le noyau du faisceau solitaire. Autrement dit, la CTZ agit par l’activation de ses récepteurs mu et delta, donc par les récepteurs des endo-opioïdes.
Le centre du vomissement est stimulé par les substances qui passent la barrière hémato-encéphalique, ainsi que par le nerf vague et le noyau vestibulaire. La majorité des récepteurs sont de type excitateur : ils produisent des nausées et vomissements lorsque stimulés (H1, Achm, 5-HT3, D2, opioïdes mu et delta).
Cette situation et proximité anatomique expliquent bien les manifestations autonomiques qui accompagnent les nausées et les vomissements.
Ensuite :
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La CTZ (zone gâchette chimioréceptrice) :
Cette zone est située en dehors de la barrière hémato-encéphalique dans l’area postrema du tronc cérébral au niveau du plancher du 4e ventricule. Elle est irriguée par la circulation systémique.
C’est une zone qui fait partie du centre du vomissement lui-même. L’acétylcholine (récepteur muscarinique), la dopamine (récepteur D2), l’histamine (récepteur H1 ), la substance P (récepteur NK1), et la sérotonine (récepteur 5-HT3) sont les récepteurs chimiques importants. Il y a aussi des récepteurs opioïdes présents dans la CTZ qui peuvent être impliqués dans les mécanismes par lesquels les opioïdes causent la nausée ou, paradoxalement, à haute dose, inhibent la nausée. Comment?
Les récepteurs opiacés m sont surprenants! Pourquoi?
L’action émétisante l’emporte à petite dose car il y stimulation des récepteurs émétisants D du CTZ (en dehors de la barrière hémato-encéphalique).
Des doses très élevées ne sont peut être pas émétisantes, car il y a stimulation de la zone cérébrale adjacente à l’intérieur de la barrière hémato-encéphalique qui, à cet endroit, bloquerait le vomissement. Ainsi, les opiacés liposolubles tels que le fentanyl et la méthadone peuvent avoir un pouvoir émétisant inférieur car ils traversent plus facilement la barrière hémato-encéphalique.
- On ne peut pas parler des récepteurs opioïdes sans parler des récepteurs cannabinoïdes centraux .
- Les neurotransmetteurs spécifiques endocannabinoïdes et les récepteurs CB1 sont très présents au niveau du cerveau, y compris entre la CTZ et le centre du vomissement et exerceraient leur action antiémétique en bloquant la transmission des stimuli vomitifs de la zone gâchette chimioréceptrice vers le centre du vomissement.
- Comme pour les opioïdes, il existe toutefois un syndrome paradoxal dans lequel l’endocannabinoïde pourrait avoir une action stimulante sur le centre du vomissement.