Un peu de vocabulaire

Ce qu’exprime le malade comme manifestation de sa maladie s’appelle un signe ou un symptôme.

L’addition de plusieurs signes peut orienter vers la cause de la maladie. On parle de syndrome.

Lorsque ces signes et symptômes sont plus dramatiques, et qu’on progresse vers la défaillance d’un organe ou d’un système, on parle alors de détresse. Ce mot est à la fois ambigu et englobant, car il exprime aussi une détresse tant morale (stress, angoisse, peur de mourir) que physique.

Il existe plusieurs situations qui peuvent provoquer un phénomène d’angoisse en lien avec un sentiment d’impuissance et lorsque le vécu de cette situation est jugé désespéré, nous avons alors le dénominateur commun à toutes les détresses que nous voyons en soins palliatifs. L’angoisse, l’impuissance et le désespoir doivent être présents pour parler d’une véritable détresse. Des situations aiguës pathologiques ou une dégradation d’une situation chronique pourront conduire rapidement à une détresse si l’équipe ne sait pas les reconnaître et les traiter rapidement et adéquatement.                         

Cette mise au point est importante pour les médecins qui prescrivent des protocoles dits de «détresse» et qui seront avertis seulement après le geste thérapeutique. S’agit-il toujours de détresse?

La confiance et la compétence doivent être présentes à tous les maillons de la chaîne des soignants. L’évaluation d’une situation urgente est rarement faite par le médecin et le traitement de cette condition est rarement administré par le médecin. L’escalade médicamenteuse du nombre de protocoles de détresse est souvent une réalité et peut créer des effets beaucoup plus négatifs que positifs. L‘évaluation juste par des personnes compétentes d’une situation anormale devient la pierre d’achoppement d’une bonne pratique.

Une détresse respiratoire aiguë ou hémorragique chez un patient encore conscient est toujours dramatique pour celui qui la vit et pour l’entourage médical et familial qui en est témoin.