C’était l’appel de ma belle-maman qui avait des troubles de mémoires lorsqu’elle avait l’impression de ne pas être entendue. Voyons si cela fonctionne.
Récemment, le Dr Vadeboncoeur nous expliquait clairement que la congestion dans les urgences ne sera pas réglée par les cliniques d’hivers. Ce n’est pas la bonne cible. Ce qu’il faut, ce sont des lits pour grands malades, pour ceux qui doivent être allongés sur des civières à l’urgence.
La CAQ prévoit à fort coût des lits dans 2 ans grâces à ces maisons des ainés. Deux ans! Pourtant il y a ici et maintenant une structure qui permet d’éviter les hospitalisations en amont de l’hôpital, AVANT qu’elles arrivent à l’urgence. Il y a des lits partout autour de nous et ils ne sont pas utilisés. Croyez-le ou non, tout cela, en sauvant de l’argent. Je parle ici des SIADs (Programme de soins intensifs à domicile). Vous en avez entendu parler? Les SIADs sont de lointains descendants de l’hôpital à domicile que David Levine avait expérimenté à Verdun il y a près de 30 ans. Le concept a évolué, s’est raffiné. Les SIADS sont formés d’équipes multi, supportés par des médecins, équipes 24/7 basées en CLSC. Dans plusieurs CLSC, des équipes piaffent d’impatience d’être reconnues. Et quel hasard en cette période de sévère congestion des urgences, elles s’occupent à domicile des insuffisants cardiaques terminaux, des malades pulmonaires sévères, des cas de cancers. En plein la population cible. Les SIADs évitent les visites à l’urgence de ces grands malades qui ont toutes les chances de finir allongés dans des civières, retardent leurs hospitalisations ou même, si ces malades sont en fin de vie, leurs permettent de mourir sereinement à domicile. Autant de jours-soins sauvés, de lits libérés.
Ah bien mais qu’attendons-nous? Pas de nouveaux murs, pas de nouvelles bâtisses. Ces équipes sont là, les lits sont là, à domicile, sans coûts d’immobilisations additionnels. Semble-t-il que l’on s’accroche encore dans les détails. Pourtant ces patients sont de grands malades et ces maladies peuvent vivre quelques semaines, des fois de 12 – 18 mois. Éviter leurs hospitalisations, c’est un travail de patience, de savoir-faire et de disponibilité prolongée. Pendant ce temps, rien ne bouge et les urgences plus que débordent…
Robert Marchand, MD
Médecin de famille
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