Tout de même on remarque que :
9-THC potentialise l’effet d’opioïdes comme la morphine dans les modèles animaux.
Une partie des effets analgésiques du THC est médiée par une action sur les les R-K et R- opioïdes, ce qui témoigne d’une grande relation dans les actions des faisceaux modulateurs de la douleur.
Cichewitz Diana L. Synergistic interactions between cannabinoïd and opioïd analgesics.
life Sciences Volume 74, Issue 11, 30 January 2004: pp 1217-1324.
Il n’y a pas de changement apparent dans les niveaux des R-CB1 du mésencéphale et une up-régulation au niveau spinal.
Une combinaison de faible dose D9-THC + morphine est plus efficace qu’une grosse dose de morphine seule et il y a une diminution de down-régulation des R-opioïdes qui conduisent à la tolérance et aussi une diminution de la sévérité d’une réaction de sevrage. THC augmente la puissance analgésique de la morphine quelle que soit la combinaison des voies d’administration (IT, IV, SC, PO) et ce, dans des modèles de douleur aiguë ou chronique chez le rat.
Smith 1998, Cichewicz 1999, Cichewicz 2003
Cichewitz DL, Welch SP. Modulation of Oral Morphine Antinociceptive
Tolerance and Naloxone-Precipitated Withdrawal Signs by Oral D9 THC.
J Pharm Exp Ther Feb 2003;305:812-817.
La combinaison des deux drogues a augmenté les niveaux de sérotonine thalamique de façon plus marquée que l’une ou l’autre employée seule, alors que les doses de morphine ou de THC employées lorsque données séparément pour analgésie ont provoqué des troubles moteurs.
D.P. Finn, S.R. G. Beckett, et al. Effects of coadministration of cannabinoids and morphine on nociceptive behavior,
brain monoamines and HPA axis activity in a rat model of persistent pain.
European Journal of Neuroscience Volume 19, Issue 3, page 678, Feb 2004.
La revue de la littérature que je vous présente maintenant est à peu près la plus récente. Une recherche systématique dans les banques de données scientifiques de PubMed a mis l’emphase sur des études cliniques randomisées, double insu et contrôlées contre placebo. La période inventoriée s’étalait de juillet 2005 à août 2009.
Les études «open label» étaient exclues à moins qu’elles ne soient une continuaion d’une étude retenue pour ses paramètres décrits plus haut. Trente-sept (37) études évaluant l’effet thérapeutique des cannabinoïdes ont été identifiées.
Basé sur les résultats cliniques, les cannabinoïdes présentent un potentiel thérapeutique principalement intéressant pour l’analgésie de la douleur neuropatique chronique, comme stimulant de l’appétit dans les maladies débilitantes (cancer et SIDA) en plus de la sclérose en plaques.
Bien que l’analgésie induite par les cannabinoïdes soit maintenant bien reconnue dans les modèles animaux, l’évidence de ses propriétés analgésiques chez l’humain est moins concluante. De façon très intéressante, les travaux impliquant des patients avec «douleur neuropathique-like» (SEP, neuropathies et fibromyalgie) ont montré des résultats positifs dans une majorité de cas, alors que les études en douleur aiguë ont produit des résultats négatifs.