CYP450 et glycoprotéine P, gardiens du corps et bête noire de nos opioïdes

Les médicaments que nous donnons, dont les opioïdes, sont des molécules totalement étrangères au corps humain. De ce fait, une fois ingérées, ces molécules étrangères et non reconnues parviennent rapidement au foie après une première reconnaissance ou absence de reconnaissance par la muqueuse intestinale et seront transformées ou métabolisées par un système enzymatique très sophistiqué, présent dans tous les êtres vivants végétaux ou animaux.

Dans les hépatocytes, il existe des enzymes capables d’oxydo-réduction qui transforment les médicaments pour les rendre excrétables par les reins. C’est le système du cytochrome P450, contenant du fer en son centre.
Les CYP450 sont divisés en familles : exemple famille 3;
puis en sous-famille : exemple 3A;
puis en frère et sœur : exemple 3A4.
Autre exemple : CYP450  2D6.

Il existe des différences génétiques d’un individu à un autre et pour un même médicament il y aura différence dans le processus de métabolisation et d’excrétion. Ainsi trop de CYP impliquera un plus grand métabolisme et plus de métabolites, alors qu’une déficience ou un malfonctionnement d’un CYP450 sera responsable d’un métabolisme lent ou absent de tel ou tel médicament avec accumulation de celui-ci. Nouvelle notion de «polymorphisme génétique» dans la manipulation des opioïdes par l’organisme humain.


Chacun de ces enzymes peut être bloqué par d’autres médicaments ou substances, comme chacun des enzymes peut être induit par certains autres médicaments.
C’est tout le jeu des «interactions médicamenteuses», important lors de l’emploi des opioïdes.

 

Les CYP450 sont partout et travaillent fort pour débarasser le corps de nos médicaments