A) Perturbation de la conscience :
réduction d’une notion claire de l’environnement avec une habilité réduite à se concentrer, à maintenir ou diriger son attention;
B) Changement dans la cognition :
déficit mnésique, désorientation, perturbation du langage ou apparition d’une perturbation de la perception qui ne peut être reliée avec une démence évolutive préexistante connue;
C) Cette perturbation s’est développée sur une courte période de temps (heures ou jours) et fluctuera durant la journée;
D) Pour le cas d’un delirium causé par :
1. Une condition médicale générale : l’histoire, l’examen physique et les tests de laboratoire mettent en évidence que les perturbations sont causées par les conséquences physiologiques directes d’une condition médicale générale;
2. Une intoxication de substance : il y a des évidences dans l’histoire, l’examen et les tests de laboratoire que les symptômes des critères A et B se sont développés durant l’intoxication à la substance ou que la médication utilisée est étiologiquement reliée à la perturbation;
3. Un retrait de substance : il y aura des évidences à l’histoire, à l’examen clinique ou aux examens de laboratoire que les symptômes des critères A et B se sont développés durant ou très près du syndrome de retrait;
4. Des étiologies multiples sont retrouvées : plus d’une condition médicale, une condition médicale générale plus une intoxication de substances, ou encore des effets secondaires médicamenteux.
Comme on n’arrête pas le progrès!
Le DSM-V a fait son apparition, tout en étant très controversé au chapitre du delirium. Voici ce qu’en dit le Groupe de travail des désordres neurocognitifs du DSM-V.
"Notre groupe a adopté le terme «Désordres neurocognitifs» au lieu de la terminologie du DSM-IV : «Delirium, démence, trouble amnésique et autres troubles cognitifs» et au lieu du titre de l’ICD-10 : «Troubles mentaux organiques, y compris les troubles symptomatiques».
Les désordres retenus seront ceux qui sont «acquis», i.e. lorsqu’il y a évidence d’un déclin des fonctions neurocognitives par rapport à un niveau antérieur (basé sur le témoignage d’un patient et/ou d’un proche, évidence tirée de données longitudinales, ou évaluation transversale de la fonction antérieure).
Le delirium sera considéré principalement comme une perturbation aiguë ou subaiguë de la vigilance, de la conscience et de l’attention avec une fluctuation obligée temporelle de ces éléments.
Une sous-classification du delirium basée sur l’étiologie fut aussi envisagée, puisque le delirium peut coexister avec un désordre neurocognitif majeur ou mineur.
Fut aussi discutée une possible subdivision des désordres neurocognitifs (autres que delirium) basée sur la sévérité de l’atteinte fonctionnelle et/ou neurocognitive soit :
a) Désordres neurocognitifs mineurs impliquant une atteinte d’un seul des trois domaines nommés;
b) Désordres neurocognitifs majeurs ou démence impliquant une atteinte d’au moins deux domaines.
Ces deux subdivisions pourraient être subdivisées à nouveau selon l’étiologie, i.e. maladie d’Alzheimer, désordres neurocognitifs vasculaires, dégénérescence fronto-temporale, maladie à corps de Lewy et maladie non autrement spécifiée".
Dilip Jeste, M.D., Report of the DSM-V Neurocognitive
Disorders Work Group, April 2009.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?!