1.Le délirium survient très souvent en fin de vie et est mal reconnu par les équipes soignantes
2.Les causes de délirium sont multifactorielles et se présentes comme telles lors du syndrôme
3.Il y aura des délirium traitables avec des avantages non équivoques pour les patients et familles, alors que d’autres ne seront pas souhaitables de traiter
4.La physiologie et pathophysiologie de l’éveil et de la conscience sont liées à la chimie du cerveau
5.Les traitements pharmacologiques sont efficaces mais ne sont pas les seuls traitements à appliquer
Dans la littérature il existe une panoplie de termes pour désigner notre sujet d’étude: les plus fréquemment emloyés sont l’ ‘’État confusionnel aigu’’ (ECA) ou le ‘’Délirium’’
La particularité du syndrome:
En plus d’être une entité spécifique, le délirium se situe au beau milieu d’un continuum de changements potentiels du statut neurologique qui s’étale de la conscience et cognition pleines et entières au coma profond.
C’est une des raisons pour lesquelles il y a un dynamisme dans le syndrome délirieux qui peut tout aussi bien évoluer négativement vers des niveaux de conscience et de cognition de plus en plus absents ou encore positivement vers des niveaux où les relations avec autrui redeviennent possibles. Donc parfois sera-t-il souhaitable de traiter une cause et parfois s’abstenir. Sujet fascinant médical et éthique. Le tableau suivant vous montre l’évolution fluctuante rapide ou lente que nos processus d’éveil et de conscience peuvent suivre.
Une prévalence globale, tous les âges confondus est difficile à bien cerner car l’ état confusionnel aigu est mal et moins souvent diagnostiqué que la réalité médicale le souhaiterait.
Avec les chiffres que nous avons, nous remarquons que le palier d’âge et la situation clinique sont deux aspects importants dans la survenue du délirium:
Entre 18 et 55 ans, le taux est de 0-4%
Entre 55 et 85 ans, le taux est de 1.1 %
De 85 et plus, le taux fait un bond à 13.6 %
Dans une population cancéreuse globalement, le taux est de 42-45 % et dans une population chirurgicale, il y aura 50% de délirium chez les 60 ans et plus.
Lawlor P.G., Gagnon B., Arch Intern al Med 2000;160: 786-794
Qu’en dire en Soins palliatifs ?
1.La prévalence du délirium augmente au fur et à mesure que décline la capacité fonctionnelle
2.En cancer terminal : 26-44% de tous les patients admis feront un délirium.
3.Éventuellement jusqu’à 83% des patients développeront un délirium dans les jours précédents le décès.
4.10-30% des cas de délirium pourraient requérir une sédation profonde continue palliative.
5.En oncologie et en soins palliatifs le délirium est un marqueur indépendant qui signe un pronostic pauvre à court terme avec une médiane de survie à 21 jours contre 39 jours pour les autres patients sans délirium.
6.50% des délirium seraient réversibles lorsque ceux-ci sont déclenchés par une déshydratation, une hypercalcémie ou par les médicaments.
Sommes-nous performants comme équipe dans la détection des délirium ? Pas vraiment puisque la non détection par les médecins et infirmières serait jusqu’à un ordre de 70% Pourquoi donc la détection est-t-elle si souvent erratique ? Parce que:
1. Un délirium hypoactif est difficile à détecter car les patients sont calmes, peu loquaces, non demandants.
2. Lors d’une démence connue pré-existante, comme la confusion fait partie du syndrôme démentiel et délirieux, si le patient nous est peu familier, on se demandera souvent si la confusion est signe de la démence ou d’un délirium.
3. Invoquer un âge avancé est souvent un mauvais réflexe pour expliquer une atteinte de l’ éveil et de la cognition.
4. Une atteinte des sens (déprivation sensorielle) et une altérations de la vision et/ou de l’audition sont peu reconnues dans l’histoire de cas et sont pourtant pour des patients source de confusion dans les 3 sphères et peuvent mener au délirium.
Dans le prochain tableau vous remarquerez que l’étiologie en soins palliatifs d’un délirium est rarement monocausale mais bien souvent plurifactoriel.