Premier principe:
La morphine PO demeure l’étalon de comparaison pour les autres opioïdes.
Deuxième principe:
Un opioïde employé au besoin, irrégulièrement en douleur aiguë, est plus puissant que le même opioïde employé de façon régulière et à long terme, à cause de la tolérance qui s’installe graduellement dès la première dose.
Souvent, les études équianalgésiques en douleur sont faites sur dose unique et souvent vous verrez dans les livres que hydromorphone est réputée être de 4 à 7 fois plus puissante que la morphine si on compare sur une seule dose, une seule fois. Au fur et à mesure de l’emploi, le chiffre maximal d’efficacité a tendance à diminuer, sauf pour la méthadone qui se comporte exactement par le contraire : avant l’équilibre pharmaco-cinétique, la méthadone verra sa puissance relative augmenter de 1 à 20 comparée à la morphine.
À l’usage, des chiffres d’équivalence assez uniformisés ont été conventionnellement adoptés de telle sorte que des doses dites «équianalgésiques», i.e., ayant un même pouvoir analgésiant d’un opioïde à un autre, ont été consacrées par le temps et la pratique et le tableau suivant donne une bonne idée des équianalgésies entre opioïdes.
Ainsi, la morphine est 10 fois plus puissante que la codéine; l’hydromorphone est 5 fois plus puissante que la morphine; l’oxycodone est ≈ 2 fois plus puissante que la morphine, et le fentanyl IV ou transdermique ou transmuqueux est renommé être 100 fois plus puissant que la morphine (remarquez bien que la dose de fentanyl est en microgramme et non en milligramme).
Pour la même molécule, la voie intraveineuse est 3 fois plus puissante que la voie orale et la voie sous-cutanée est 2 fois plus puissante que la voie orale. Quant à la voie épidurale, elle serait 30 fois plus puissante que la voie orale et la voie intrathécale 100 fois plus puissante que la voie orale. Pour ce qui est de la méthadone, c’est une autre histoire qui se méritera un chapitre complet.