Préambule

En vous référant au chapitre IV A des bases fondamentales de la douleur, vous vous souviendrez qu’il existe de multiples voies neuronales ascendantes et descendantes qui sont en interaction perpétuelle de façon soit complémentaire ou antagoniste.
 
C’est pour cette raison qu’un traitement analgésique est rarement efficace avec une seule molécule et doit faire appel à une multitude d’autres médicaments de classes pharmacologiques différentes pour parfois bloquer des mécanismes douloureux et parfois augmenter l’efficacité d’un mécanisme de défense naturelle. C’est une analgésie souvent multimodale à laquelle nous devons penser. 
 
Nous avons pris l’habitude inappropriée de séparer tous les médicaments que nous utilisons en pharmacologie de la douleur en «analgésiques» ou «coanalgésiques». Historiquement, l’aspirine, l’acétaminophène, les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les opioïdes étaient les «analgésiques» alors que toutes les autres classes de molécules ayant une action antidouleur, mais une indication officielle autre que pour la douleur, devenaient les «coanalgésiques». Cette distinction est dépassée car souvent l’antiépileptique et l’antidépresseur tricyclique sont employés avant même la morphine comme antidouleur. 
 
Agissant sur d’autres mécanismes de la douleur, ils sont souvent tout aussi analgésiques que nos opioïdes ou acétaminophène ou AINS. 
 
La dénomination a donc peu d’importance autrement que pour des puristes, alors que nous sommes plutôt pragmatiques en clinique.