Hyperexcitation et hyperexcitabilité des récepteurs NMDA: les changements anatomiques qui en résultent au niveau de la corne postérieure

L'hyperexcitation biochimique (glutamate) et électrique (voltage-dépendant) des récepteurs NMDA et l'hyperexcitabilité qui en découle vont entraîner des changements anatomiques au niveau des neurones où ces événements se produisent. Ces changements anatomiques découlent en bonne partie de l'intense activité biochimique qui se déroule à l'intérieur des neurones centraux.

Dans un premier temps, des changements sont observables au niveau des récepteurs opiacés. Ces changements se caractérisent par

  • une altération de la configuration tridimensionnelle des récepteurs opiacés,
  • une internalisation des récepteurs opiacés dans la membrane neuronale,
  • un découplage entre la protéine G et le récepteur opiacé membranaire.

Pas étonnant alors que les opiacés offrent moins de soulagement, leurs récepteurs sont devenus moins fonctionnels. Ils sont soumis au mutisme!!! L'activation des NMDA entraîne donc une réduction de la réponse des récepteurs opiacés.

Dans un deuxième temps, ces changements se caractérisent par

  • de l'oedème au niveau du corps cellulaire du neurone central,
  • des dépôts brunâtres dans les régions témoins de l'hyperactivité
    et
  • une réduction du volume de ces mêmes neurones subissant l'hyperactivité.

Ces changements du deuxième temps sont les reflets des dommages à long terme pour les neurones concernés, dommages qui vont souvent aboutir à une "mort neuronale".

Dans les deux cas, on réfère à ces changements en terme "d'excitotoxicité".

Ces changements s'observent à deux niveaux,

  • dans la portion spinale i.e. intra-médullaire des neurones périphériques
    et
  • chez les interneurones.

La présence de ces changements est lourde de conséquence, elle marque alors la réduction de la capacité d'inhiber le transfert des influx nociceptifs dans la corne postérieure. C'est à partir d'ici que "l'éveil" de ces récepteurs est porteur de conséquences majeures pour "les personnes qui ont mal".

Il semble qu'un point tournant ait été atteint à partir du moment où l'hyperexcitabilité a été initiée et maintenue pendant suffisamment longtemps. En effet, comme il a été proposé prédécemment, tout concourt à ce que cette hyperexcitabilité puisse se maintenir "en permanence" et "de façon autonome" par le simple apport de quelques influx nociceptifs "réguliers" sur une base relativement continue. Un autre drame découle de ce point tournant car à partir de ce moment, les approches pharmacologiques régulièrement utilisées pour le soulagement de la douleur ne peuvent apporter que très peu de résultats et cela est autant vrai pour ce qui est des co-analgésiques que des analgésiques opiacés

D'autres substances sont nécessaires et elles existent: les antagonistes NMDA.

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