Le "maintien" d'une hyperactivation des dendrites centraux: le phénomène de "wind-up" et l'hyperalgésie "centrale"

L'activation progressive des neurones centraux à la suite de stimulations intenses et soutenues par les fibres C porte le nom de phénomène de "wind-up". Seules les fibres C peuvent provoquer le wind-up. Ce phénomène de "wind-up" des neurones nociceptifs centraux devenus de plus en plus "facilement irritables" est en fait un phénomène d'amplification de la réponse par rapport au stimuli. Ce phénomène peut prendre des proportions telles qu'une activité "spontanée" peut devenir observable dans ces neurones. On pourrait alors avancer que les NMDA, "d'amplificateur" des messages nociceptifs périphériques qu'ils étaient sont devenus des "pacemaker" des neurones nociceptifs centraux. (Voir LES LESIONS NERVEUSES: LES DIFFERENTES ANOMALIES PATHOPHYSIOLOGIQUES). En laboratoire, le phénomène de "wind-up" commence déjà à se produire à la suite de stimulations douloureuses répétées dans un même site avec une fréquence dépassant 2-3 stimuli par secondes pendant quelques heures. La définition "laboratoire" du wind-up Le wind-up se définit en laboratoire comme une augmentation progressive dans le nombre de décharges évoquées par un seul et unique stimulus en réponse à des stimulations répétées des fibres C.

En clinique, lorsque l'hypersensibilité post-synaptique aura pris toute sa dimension au point où les neurones centraux seront devenus comme des équivalents de "pacemakers nociceptifs", les douleurs seront souvent qualifiées de réfractaires et seront telles que les personnes qui les éprouveront exprimeront leur désarroi et leur souffrance par ce court énoncé trop souvent entendu.

"Ne me touchez pas, cela me fait trop mal, tout me fait mal!".

De douleurs intenses, les douleurs seront alors devenues des douleurs intenses "perpétuelles". Malheureux phénomène que ce "wind-up". Etrange adaptation que celle de provoquer une douleur hyperintense et hyperintolérable lorsque la douleur de base possède déjà tous ces caractères!

Cette étrange adaptation, c'est l'hyperalgésie "centrale" qui est ainsi créée.

On peut alors comprendre en partie pourquoi et comment l'intensité des douleurs ressenties ne semble pas toujours en concordance avec les mécanismes que l'on croit responsables de l'intensité du ou des stimuli douloureux. Les personnes "qui ont mal" depuis longtemps deviennent ainsi de moins en moins crédibles. Il faudrait peut-être encore rappeler ici que "La douleur est toujours subjective; elle est ce que le malade affirme et non ce que les autres croient qu'elle devrait être." (Voir LE PRINCIPE DES PRINCIPES).

Les explications actuelles ont porté sur les récepteurs NMDA au niveau de la corne postérieure, il convient de souligner que des récepteurs NMDA existent aux étages supérieures du cerveau. Il en existe par exemple dans certains noyaux du thalamus.

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