Par ailleurs, la noradrénaline a des vertus analgésiques par le biais des récepteurs α-2, notamment dans la corne dorsale de la moelle. Cet effet est cohérent avec la logique «fight or fly» du système sympathique. Par son affinité au récepteur α-2, la clonidine active les mêmes voies intracellulaires que la noradrénaline endogène. Il s’agit d’ouvrir un canal potassique facilitant «l’hyperpolarisation» de neurones WDR (wide dynamic range), déprimant ainsi leur activité. Ces neurones sont habituellement stimulés par des fibres Aδ ou C provenant de la périphérie. La clonidine peut donc émousser un afflux nerveux nociceptif. Ensuite, la clonidine va également agir au niveau du locus coeruleus lié à la régulation de l’état de veille. La stimulation α-2 va provoquer une sédation avec un certain degré d’indifférence à l’environnement propice à une utilisation en réanimation.
La tizanidine (Zanaflex®) agit comme un relaxant musculaire par un mécanisme agoniste central α-2 adrénergique dans la moelle.
Des études ont démontré une efficacité aussi bonne que d’autres relaxants musculaires comme les benzodiazépines, le baclofène et le dantrolène.
Chacune de ces molécules agit à des points névralgiques différents pour empêcher le spasme musculaire.
Tizanidine agit dans la fibre présynaptique cortico-motrice en se liant au R-α-2 adrénergique et en inhibant l’émission de glutamate qui déclenche un potentiel d’action postsynaptique. Baclofène et benzodiazépine agissent sur des R-GABA A et B pré et postsynaptiques d’un neurone inhibiteur en bloquant aussi le potentiel d’action. Quant au dantrolène (Dantrium®), il agit directement sur le muscle en empêchant la contraction.