19.6.5 Choix de pansements

Les pansements permettent une protection physique et bactériologique tout en favorisant le plus possible l’apport en oxygène dans la plaie, celui-ci étant essentiel. Ils favorisent également la migration épithéliale et encouragent la formation de tissu de granulation aux bords externes de la plaie alors que l’action de débridement autolytique continue au centre de l’ulcère. Les différents produits ont été conçus pour la guérison d’une plaie aiguë et pourraient ne pas remplir leur pleine fonction en présence d’une lésion chronique ou qui ne guérit pas (voir Tableau 19.4).
Le pansement idéal devrait posséder toutes les caractéristiques suivantes afin d’assurer les conditions optimales de guérison (lorsque cela est possible) mais aussi de confort :

  • élimine l’excès de l’exsudat et des toxines;
  • procure une humidité élevée à l’interface de la plaie et du pansement;
  • permet un échange gazeux;
  • procure une isolation thermique;
  • protège contre la surinfection;
  • ne contient aucune particule, aucun élément toxique;
  • ne cause aucun traumatisme lorsqu’on le retire.

Depuis les quinze dernières années, plus de 2 500 types de pansement ont été mis sur le marché, l’objectif ultime étant de répondre à tous ces critères. Actuellement, il n’existe aucun pansement universel : chaque pansement devra donc être choisi en fonction des objectifs de traitement. Le choix doit être constamment réévalué selon l’évolution de l’état du patient et les attentes de celui-ci. Par exemple, la priorité pour le patient en fin de vie sera peut-être le contrôle de l’odeur. Il faut donc toujours vérifier les besoins et les attentes du patient et en tenir compte.

Les pansements doivent être changés le moins souvent possible afin de favoriser un processus de cicatrisation optimal. Tout changement de pansement s’accompagne d’un refroidissement de la plaie et donc d’un arrêt des processus de guérison pour environ douze heures. Au-delà de ce constat, il est évident que la souffrance engendrée par le changement de pansement devra également en guider la fréquence. L’objectif consistant à procéder à des changements aussi peu fréquents que possible pour un malade en fin de vie est sûrement prioritaire, particulièrement lorsque le contrôle de l’odeur n’est pas problématique. Le choix du pansement principal et des pansements absorbants secondaires devra en tenir compte. Le coût est un facteur rarement pris en considération, mais dans le contexte où le remboursement par les programmes de la Régie d’assurance maladie du Québec ou des assurances personnelles n’est pas toujours accepté, on ne peut pas le passer complètement sous silence, particulièrement lorsqu’on prévoit que le besoin de pansements s’étendra sur une longue période. Chaque pansement a ses particularités, et sa durée d’application varie en fonction de ses caractéristiques et de l’évolution de la plaie, mais en règle générale, la grande majorité des pansements peuvent être laissés en place jusqu’à un maximum de sept jours ou jusqu’à saturation. Les situations suivantes font exception et demandent des changements plus fréquents ou une réévaluation du pansement utilisé :

  • malaise ou douleur : revoir comment le pansement a été fait;
  • présence d’infection : envisager la possibilité d’utiliser un pansement d’argent;
  • bris ou décollement : utiliser un produit qui favorise l’adhérence du pansement;
  • mauvaise odeur ou contamination : penser à utiliser du métronidazole ou un pansement avec du charbon de bois ou de l’argent;
  • exsudat trop abondant : augmenter la quantité de nos pansements absorbants secondaires.

Pouvoir d’absorption des pansements