Conclusion

En conclusion, je veux vous assurer qu'accompagner un être cher dans ses derniers moments de vie est une épreuve, certes bouleversante, mais dont on garde un souvenir très fort.

Nous avons le sentiment que par la suite, les événements ne nous apparaissent plus comme avant car bien qu'ayant souffert, nous éprouvons tout de même un sentiment de fierté, de travail bien accompli et de paix intérieure.

La mort nous permet de grandir en tant qu'être humain, à se questionner face au sens de notre vie, de notre propre mort et elle ne nous laissera jamais indifférents. Cette mort nous permettra peut-être de mieux apprécier la vie (ce qui déjà serait bien), de nous demander pourquoi on court et après quoi on court tant? Quelles sont les choses les plus importantes pour soi? Faut-il mourir ou perdre quelqu'un pour commencer à vivre vraiment? À se dire aussi que l'on s'aime? Et toutes ces questions auxquelles on ne prend rarement le temps d'y répondre...

La mort nous renvoie forcément en réflexion avec soi-même et cela peut nous aider, même si l'épreuve est injuste, à trouver des réponses au fond de nous qui nous aideront à mieux vivre et accepter le départ de ceux qu'on aimait tant.

On peut aussi vivre d'amertume et de tristesse pour les jours qu'il nous reste, cela demeurera notre choix.

Si la mort de l'être cher est douce et paisible, nous aurons aussi plus de facilité à l'accepter que si elle se termine abruptement avec moultes complications... Nous voulons tous une belle mort mais qu'est-ce qu'un belle mort? Pour certains, c'est une mort rapide pendant le sommeil. Pour d'autres, il faut avoir le temps de faire ses adieux, etc... Lorsqu'on accompagne un être cher, on ne peut avoir de regrets car on se donne avec notre cœur à celui qui s'en va et le reste ne dépend pas de nous.

Le deuil qui commence maintenant avec la perte de ceux que j'aime peut aussi avec le temps se transformer en gain, en cadeau, parce que cette épreuve a fait de moi une meilleure personne, une personne qui comprend ce que souffrir veut dire et qui pourra, par le fait même, en aider d’autres qui souffriront à leur tour lorsque l'Ange de la Mort frappera aussi à leur porte.


Si je porte à mon cou, 
En souvenir de toi, 
Ce soupir de soie 
Qui soupire après nous, 
Ce n'est pas pour que tu voies 
Comme je m'ennuie de toi. 
C'est qu'il y a toujours 
L'empreinte sur mon cou, 
L'empreinte de tes doigts, 
De tes doigts qui se nouent. 
L'empreinte de ce jour 
Où les doigts se dénouent.

                            - Félix Leclerc