Nous verrons dans ce livre, quels sont les avantages et aussi les inconvénients du maintien à domicile d'une personne en fin de vie, selon des expériences vécues. Il est impossible de déterminer la durée d'un maintien à domicile : pour que la vie quitte le corps physique, il faudra des semaines pour certains et quelques heures pour d'autres.
Nous aborderons aussi les divers changements physiques et psychologiques pouvant survenir pendant le processus du mourir, c'est-à-dire quelques mois, quelques semaines et même quelques heures avant le décès. Une description de soins de base à apporter au malade sera suggérée pour chacune de ces étapes.
Finalement, je vous proposerai un bref survol des complications possibles qui pourraient arriver en cours de route ainsi que des pistes de solutions envisageables permettant la poursuite du maintien à domicile. Il faut toutefois avoir à l'esprit qu'une hospitalisation temporaire ou permanente est parfois la seule solution lors de graves complications dépassant les capacités de l'aidant naturel.
Pour ce dernier, une hospitalisation ne devrait jamais être perçue comme un échec à son savoir-faire comme accompagnant. L'.objectif premier étant d'assurer le confort du malade, il devrait concevoir l'hospitalisation comme étant la meilleure solution possible dans l'intérêt du malade en raison des circonstances.
Garder à la maison un proche en phase terminale peut devenir une expérience de vie des plus enrichissantes et des plus valorisantes. Par contre, cet accompagnement est extrêmement exigeant tant sur le plan émotif que physique pour ceux qui s'y impliquent.
La vie est une succession de séparations et de pertes à travers lesquelles nous ne cessons de grandir comme individu. Il faut plusieurs fois « mourir » dans les diverses étapes de notre vie, pour ensuite chaque fois renaître à nouveau et transformer ces pertes en expériences qui nous aideront à grandir davantage sur le plan humain.
Les êtres humains sont comme les feuilles d'automne qui nous éblouissent de leurs plus belles couleurs juste avant de mourir; il faut simplement avoir de bons yeux et un grand cœur pour les voir se détacher tranquillement et les laisser partir.
Marie-Claude Mainville
Novembre 2004