VIC

On a beaucoup trop exagéré les effets indésirables d’ordre psycho-dysphorique durant l’administration d’opioïdes systémiques et de kétamine!

Dans  les méta-analyses, l’incidence d’effets adverses reliés à l’emploi de kétamine (psycho-cognitifs, sédation, détresse, dépression) lors de combinaison avec des opioïdes est très bas pour l’analgésie et aux doses analgésiques, et ne diffère pas des contrôles traités avec opioïdes seuls. 

Que nous dit la littérature sur la kétamine?

Subanesthetic ketamine :

an essential adjuvant for
intractable cancer pain      
Lemieszek A, Luczak J. J of Pain and Symptom Management vol 28, Issue 2, August 2004 pp 100-102.

Ketamine in cancer pain :

an update
Les métabolites de la kétamine joueraient un rôle analgésique en emploi à long terme et joueraient un rôle de wind-down du R-NMDA, en plus d’un rôle synergique lors de l’emploi avec les opioïdes.  

Mercadante S. Palliat Med 1996  Jul;10(3):225-230

Drôle de molécule

Étudiée dans un nombre considérable de méta-analyses, d’essais et de revues systématiques, c’est officiellement un agent anesthésique dissociatif, mais on peut dire aussi que c’est un…

Visage à deux faces se comportant différemment selon le dosage.

A) Petite dose : effet antihyperalgique, antiallodynique, antitolérance aux opioïdes. Donc, on y trouve une indication pour traiter les résistances aux opioïdes et les douleurs pathologiques dans lesquelles une sensibilisation centrale est impliquée.

Petite histoire :

Elle a été synthétisée pour la première fois par Calvin Stevens en 1962 pour les laboratoires Parke-Davis.

Elle est introduite en médecine vétérinaire dès1965.

À partir de 1965, elle est utilisée pour les anesthésies brèves. Le professeur Edward Domino la décrit alors comme anesthésiant dissociatif.

Elle fut utilisée pour la première fois par les soldats américains durant la guerre du Viêt Nam, mais on en évita rapidement l'emploi en raison de ses effets secondaires : elle provoque des sensations proches d'une expérience de mort imminente.

Conclusion

La méthadone devrait faire partie de notre arsenal en soins palliatifs.

Son usage approprié est primordial et les préjugés quant à ses dangers sont surfaits et surexploités par ceux qui ne veulent pas se donner la peine d’apprendre à la manipuler.

Conversion :

Je vous propose donc une façon simple et sécuritaire de passer de la morphine à la méthadone en tenant compte des principes de sécurité qui existent depuis toujours dans les conversions d’un opioïde à un autre. Si on prend l’exemple d’une substitution de morphine vers hydromorphone, la première étape est toujours de calculer la dose du nouvel opioïde selon les ratios linéaires connus. Exemple :                              

Dilaudid =  dose de morphine ÷ 5.

Une deuxième étape veut que l’on donne seulement 50-75 % de la dose calculée comme sécurité.

La grande question de l’équi-analgésie avec les autres opioïdes;

La grande question de l’équi-analgésie avec les autres
opioïdes; des facteurs de conversion bien connus
linéaires sauf pour la Méthadone

 

Découlant de ce qui vient d’être dit, ce qui pose problème, c’est de trouver une façon simple et sécuritaire de convertir la morphine que prennent nos patients en méthadone. Cette rotation vers la méthadone n’est pas linéaire comme avec les autres opioïdes.

Quand penser aux antagonistes du R-NMDA

On peut penser à la méthadone lorsqu’il y a :

  • Douleur chronique non cancéreuse ou cancéreuse;
  • Douleur neuropathique ou mixte;
  • Tolérance, toxicité ou allergie aux autres opioïdes;  
  • Insuffisance rénale, occlusion intestinale;                               
  • Histoire d’abus de médication;
  • Non réponse aux opioïdes  plus conventionnels.    

On peut penser à la Méthadone ou à la Kétamine si :