Notes personnelles dans une perspective de soins palliatifs "oncologiques" Par : Brizard, André, MD
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L'opium est connu depuis des siècles pour ses effets analgésiques. Depuis 1852, la morphine est connue et utilisée pour ces mêmes effets. Ce n'est pourtant qu'en 1960 qu'il a été possible de commencer à identifier certains sites d'action des substances opiacés au niveau du cerveau.
Quelques substances opiacés endogènes sont aujourd'hui connues:
et
Les techniques de micro-injections ont permis d'identifier trois sites particulièrement actifs dans le blocage des influx nociceptifs i.e. de la douleur, ce sont:
Il existe de nombreuses autres localisations dans le système nerveux central où des récepteurs opiacés se retrouvent, mais leur stimulation ne provoque généralement pas d'effet analgésique. D'autres effets sont alors produits lors de leur stimulation. On retrouve ainsi des récepteurs opiacés au niveau
Des récepteurs opiacés sont aussi présents en grand nombre au niveau
Enfin, il existe aussi des récepteurs opiacés au niveau des noyaux gris centraux (caudé, putamen et claustrum), des couches I et III du cortex cérébral et des zones périventriculaires.
Bien que la stimulation des récepteurs opiacés dans ces différentes régions ne provoquent pas d'analgésie, leur participation touche alors de nombreuses autres modalités parmi lesquelles se retrouvent:
En fait, ces sites "particulièrement actifs dans le blocage des influx nociceptifs" sont les endroits où se trouvent des récepteurs "biochimiques" de type opiacé en très grande concentration. On retrouve ces récepteurs "OPIACES" à deux niveaux structurels:
Le marquage radioactif de ligands opiacés (agonistes) montre qu'il existe une répartition inégale des récepteurs opiacés au niveau de la corne postérieure. Ainsi, il est estimé que les récepteurs opiacés prédominent très nettement dans les couches I et II de la corne postérieure. De même, leur distribution domine très nettement au niveau des boutons pré-synaptiques avec une prévalence d'environ 70% alors que l'autre 30% se retrouve au niveau des membranes post-synaptiques.
On pourra alors déduire que les transferts nociceptifs impliquant les autres couches que les couches I et II ne répondront que très peu aux opiacés.
Par ailleurs, les récepteurs opiacés sont presqu'exclusivement situés sur les boutons pré-synaptiques des fibres C. Les fibres A delta ne possèdent que très peu de récepteurs opiacés sur leur bouton présynaptique. Ainsi lorsque les fibres A delta participeront à l'allodynie, sera-t-il vain d'espérer un blocage quelconque du transfert nociceptif provenant de la participation des fibres A delta par les opiacés.
Des récepteurs opiacés sont aussi présents en périphérie dans plusieurs sites. On en retrouve particulièrement au niveau
A une exception près, soit en vaporisation sur des plaies "ouvertes", les opiacés n'exercent pas d'action ANALGESIQUE en périphérie. Cependant, la stimulation de ces récepteurs produit d'autres types d'effets, comme par exemple la constipation lorsque les récepteurs opiacés du système digestif sont stimulés. Lors de la prise d'opiacés PerOs, tous les récepteurs opiacés périphériques se trouvent alors stimulés avec les conséquences que l'on verra dans le document IV portant sur la gestion analgésique avec les opiacés.
Il existe une variété de récepteurs opiacés avec des spécificités particulières. On connaît actuellement 5 grandes classes de récepteurs opiacés: les récepteurs MU, DELTA, SIGMA, KAPPA et EPSILON, les récepteurs mu se divisent en deux sous-classes mu-1 et mu-2. Chaque type de récepteur est responsable de provoquer des effets différents et spécifiques lorsqu'il est stimulé.
Les opiacés endogènes (enképhalines, bêta-endorphines, dynorphines) n'ont pas de sélectivité (ou de spécificité) pour aucun type de récepteur opiacés cependant ils possèdent une affinité différente pour chacun des types de récepteurs.
Ce sont les récepteurs mu-1 qui entraînent les effets analgésiques s'apparentant à l'analgésie provoquée par la morphine. La stimulation des autres types de récepteurs provoque différents effets, la plupart du temps indésirables, l'effet sur les différentes récepteurs opiacés peut ainsi être résumé:
1
- analgésie de type morphinique
- dépression respiratoire (les récepteurs dans le centre de la respiration perdent leur sensibilité au CO2)
2
- dépression respiratoire (les récepteurs dans le centre de la respiration perdent leur sensibilité au CO2)
- euphorie
- dépendance physique
- ralentissement du transit digestif = constipation (récepteurs périphériques)
- analgésie par des substances non commercialisées (recherche)
- analgésie de type pentazocine
- sédation
- miose
- analgésie
D'autres subdivisions pour presque chacun des différents récepteurs opioïdes sont maintenant connues, leur application clinique est loin d'être encore évidente.
Trois récepteurs opiacés sont donc liés à une réduction de la douleur lorsqu'ils sont stimulés. Ce sont les récepteurs auxquels il est le plus souvent fait mention, ce sont les récepteurs:
• 1
•
•
Les récepteurs opiacés sont distribués en de multiples régions, autant au niveau du système nerveux central qu'en périphérie dans diverses structures et viscères.
On ne connaît pas la distribution relative des principaux récepteurs MU, KAPPA et DELTA chez l'homme mais il est certain que les récepteurs MU dominent très largement.
Lorsque les récepteurs opiacés centraux du réseau nociceptif sont stimulés, il se produit alors des effets grandement bénéfiques sur le plan analgésique.
Au niveau médullaire ainsi qu'au niveau de son équivalent "tronculaire", le noyau spinal du trijumeau, la stimulation des récepteurs opiacés peut se faire à deux niveaux: les boutons pré-synaptiques et les membranes post-synaptiques.
• un blocage partiel du transfert des influx nociceptifs au niveau des multiples synapses en réduisant la production et la libération de la substance P, du glutamate et des autres neurotransmetteurs nociceptifs.
En fait, l'activation des récepteurs opiacés (enképhalinergiques et dynorphinergiques) entraîne alors• une ouverture d'un certain nombre de canaux "ioniques" parmi les canaux chloriques (Cl-) et potassiques (K+) ce qui amène une migration des ions (Cl-) en intra-cellulaire et des ions (K+) en extra-cellulaire.
Ces migrations ont pour effet d'entraîner à leur tour
• une accentuation de la charge négative intracellulaire ce qui se traduit par une augmentation du potentiel transmembranaire i.e. une hyperpolarisation
Cette hyperpolarisation a pour effet à son tour
• d'inhiber la réponse des canaux calciques "voltage dépendants" lors de l'arrivée d'un influx électrique. En situation d'activation normale, l'arrivée d'un influx électrique au niveau du bouton pré-synaptique provoque l'ouverture d'un certain nombre de canaux calciques (Ca++) situés sur la membrane du bouton pré-synaptique. L'arrivée massive de (Ca++) à l'intérieur du bouton active de façon intensive l'usine métabolique intrinsèque à ce niveau ce qui a pour effet de faciliter la production massive de neurotransmetteurs qui sont alors libérés en quantité "déterminée", cette quantité déterminée ayant pour nom: "quantum".
En fait, les événements ainsi décrits pourraient se résumer de la façon suivante: moins de production de neurotransmetteurs "nociceptifs" (subtstance P et autres), moins de libération, moins de libération, moins de transmission "nociceptive" dans l'espace synaptique.
• Sur les membranes post-synaptiques, la stimulation des récepteurs opiacés MU et DELTA produit (Voir: LA TRANSMISSION D'UN INFLUX DANS L'ESPACE SYNAPTIQUE: LES NTs "INHIBITEURS", L'HYPERPOLARISATION ET LES EFFETS SUR LE BOUTON PRE-SYNAPTIQUE ET LE NEURONE CENTRAL)
• une très nette réduction du nombre d'influx nociceptifs prenant la direction des centres supérieurs.
En fait, l'activation des récepteurs opiacés (enképhalinergiques et dynorphinergiques) sur les membranes post-synaptiques des neurones centraux entraîne alors (tout comme dans le cas de l'activation des récepteurs opiacés présents sur les boutons pré-synaptiques)• une ouverture d'un certain nombre de canaux "ioniques" parmi les canaux chloriques (Cl-) et potassiques (K+) ce qui amène une migration des ions (Cl-) en intra-cellulaire et des ions (K+) en extra-cellulaire.
Ces migrations ont pour effet d'entraîner à leur tour
• une accentuation de la charge négative intracellulaire ce qui se traduit par une augmentation du potentiel transmembranaire i.e. une hyperpolarisation "prolongée" d'une région de la membrane post-synaptique des dendrites "nociceptifs" centraux. Comme il existe une abondance de récepteurs opiacés à ce niveau, c'est finalement une large surface de la membrane post-synaptique qui se trouve ainsi "hyperpolarisée".
Cette hyperpolarisation a pour effet à son tour• de réduire la réponse de la membrane neuronale lorsque des neurotransmetteurs "excitateurs" se fixent à sa surface puisque le potentiel transmembranaire constituant le point de départ de cette nouvelle dépolarisation est maintenant beaucoup plus NÉGATIF qu'auparavant c'est-à-dire encore plus négatif que le potentiel de repos appartenant à ces neurones (Voir: LE PHENOMENE DE DEPOLARISATION "MEMBRANAIRE" et LE PHENOMENE DE L'HYPERPOLARISATION "MEMBRANAIRE").
La membrane post-synaptique devient donc "moins répondante" aux NTs nociceptifs libérés puisqu'il devient plus difficile d'atteindre le seuil d'activation suffisant pour déclencher un influx nociceptif.Cependant, contrairement à la région pré-synaptique, l'activation des récepteurs opiacés sur les membranes post-synaptiques des neurones centraux n'a pas d'effets sur les canaux calciques "voltage dépendant". L'activation des récepteurs opiacés des membranes post-synaptiques n'entraîne donc pas d'inhibition de la réponse de ces canaux.
La stimulation des récepteurs opiacés KAPPA produit pour sa part elle aussi
Cet effet est aussi produit par
• une ouverture d'un certain nombre de canaux "ioniques" parmi les canaux chloriques (Cl-) et potassiques (K+) ce qui amène une migration des ions (Cl-) en intra-cellulaire et des ions (K+) en extra-cellulaire qui se traduit par une augmentation du potentiel transmembranaire i.e. une hyperpolarisation qui a pour effet à son tour d'inhiber la réponse des canaux calciques "voltage dépendants" lors de l'arrivée d'un influx électrique.
Mais, en fait, l'activation des récepteurs opiacés KAPPA a principalement pour effet d'entraîner une fermeture des canaux Ca++.
Les principales substances opiacées "inhibitrices", c'est-à-dire celles qui ont pour effet de diminuer le transfert d'influx nociceptifs sont principalement de trois types: enképhalines, dynorphines et bêta-endorphines.
On constate donc que les opiacés "commercialement disponibles" agissent tel les NTs "inhibiteurs" opioïdes naturels (enképhalines, dynorphines et bêta-endorphines) (Voir: LA CORNE POSTERIEURE: UNE "COUR DE TRIAGE" COMPLEXE). Ils activent les récepteurs opiacés situés en diverses régions anatomiques du SNC.
A titre d'exemple, la morphine exerce préférentiellement ses effets sur les récepteurs MU. Cette substance est considérée comme un agoniste relativement sélectif des récepteurs MU puisque son affinité pour les récepteurs DELTA est 50X moindre et que son affinité pour les récepteurs KAPPA est négligeable. C'est donc dire que la morphine exerce son effet de préférence en produisant une ouverture des canaux potassiques (K+) qu'en provoquant directement la fermeture des canaux calciques (Ca++). Le fentanyl pour sa part possède une affinité presqu'exclusive pour les récepteurs MU et n'a donc que très peu d'effet direct sur les canaux calciques.
Au niveau du tronc cérébral et du mésencéphale, i.e. au niveau de certains noyaux
la stimulation des récepteurs opiacés présents génère
On constate donc que la stimulation des récepteurs opiacés, où qu'ils se trouvent au niveau du tronc cérébral, entraînent des effets qui sont toujours convergeants en regard de l'analgésie. Là où ils se trouvent, naissent des influx inhibiteurs descendants qui vont être véhiculés par des sous-faisceaux vers les étages médullaires inférieurs.
C'est au niveau de la corne postérieure, décrite comme une cour de triage fort complexe, que l'effet des opiacés est donc particulièrement "dirigé" et "aiguillonné". Le blocage des douleurs par les opiacés n'est donc pas un effet cérébral en soi, mais bien un effet médullaire. En fait, une très large part de l'analgésie semble se jouer au niveau de la corne postérieure.
Tout concourt donc, dans l'aiguillonnage à l'étage médullaire, à ce que moins de douleur soit ressentie! C'est l'effet portillon dont il sera discuté plus loin.
Tel que décrit précédemment, le blocage d'une large portion des influx nociceptifs i.e. l'effet analgésique, se fait par une action des opiacés sur les récepteurs opiacés situés sur les boutons pré-synaptiques et sur les membranes post-synaptiques des fibres nociceptives.
Ce transferts des influx nociceptifs est donc particulièrement sensible aux opiacés pour une large portion des influx nociceptifs tel que la clinique nous l'enseigne jour après jour. Cependant, certains transferts nociceptifs ne présentent pas ou présentent peu de sensibilité aux opiacés alors qu'ils sont sensibles à d'autres substances. Il faut comprendre qu'il existe au niveau de la biochimie des neurones périphériques et des neurones centraux d'autres réseaux de blocage des transferts nociceptifs situés eux aussi sur les boutons pré-synaptiques et sur les membranes post-synaptiques mais différents des récepteurs opiacés. Ces réseaux sont qualifiés de non-opioïdes. Plusieurs "NTs" autres que les opioïdes sont actuellement identifiés comme bloquant les influx nociceptifs:
Cet effet analgésique "final" se fait sensiblement par les mêmes mécanismes que celui des opiacés:
Les voies pour arriver à l'effet final peuvent découler de différents mécanismes, ainsi les antidépresseurs bloquent d'abord la recaptation de sérotonine ou de norépinéphrine pour ensuite entrainer les effets décrits plus haut. D'autres substances bloquent directement certains canaux ioniques, toujours en agissant sur un récepteur spécifique, réduisant de ce fait la dépolarisation voire l'arrivée massive de Ca++ dans les neurones nociceptifs.
Une meilleure connaissance des NTs modulant de façon inhibitrice la douleur de même que des substances exerçant un effet coanalgésique devrait permettre d'ouvrir la voie à des applications cliniques "rationnelles" de gestion analgésique. Des substances parfois encore au stade de la recherche sont actuellement disponibles en regard de presque tous les NTs inhibiteurs décrits ci-haut. L'avenir nous dira lesquels seront les plus efficaces.
A titre d'exemple,
Plusieurs utilisations "cliniques" sont donc susceptibles de voir le jour dans les années qui viennent en se basant sur l'espoir que des molécules utilisables chez l'humain et dévolues d'effets secondaires soient développées.
Il faut rappeler enfin un autre élément de complexité en rapport avec chaque type de substances à savoir qu'il peut exister:
Pour le moment, en regard d'un effet recherché sur un des récepteurs énumérés plus haut, ce sont les opiacés qui sont utilisés le plus couramment en pharmacothérapie clinique pour la visée analgésique. En deuxième lieu, ce sont les antidépresseurs. D'autres substances apparaîtront ultérieurement sur le marché parce que plus d'une voie inhibitrice est maintenant connue. Cependant, une des limites au développement de ces nouvelles substances dotées d'effets analgésiques concerne l'absence d'effet analgésique lorsqu'administrées oralement ou la trop grande importance des effets secondaires. La plupart des substances nouvellement utilisées pour leur effet analgésique nécessitent en effet une administration épidurale ou intra-thécale pour obtenir leur vraie puissance analgésique (baclofen, clonidine), ce qui vient limiter leur usage considérablement pour le moment.
La transmission de la douleur se fait de façon préférentielle par les synapses utilisant la substance P et le glutamate comme neurotransmetteurs. La substance P est un peptide qui agit comme neurotransmetteur "excitateur". Les récepteurs pour la "substance P" au niveau de la membrane post-synaptique des dendrites centraux sont les récepteurs NK-1, trois sous-types de récepteurs NK-1 sont connus au niveau de la membrane post-synaptique des neurones nociceptifs centraux.
L'autre réseau bien connu de communication nociceptive utilise le glutamate. Le réseau "glutamate" est dotés de récepteurs glutamate de type NMDA (N-methyl-D-aspartate) et de type NON-NMDA.
Les récepteurs NMDA sont des récepteurs situés à la surface des canaux ioniques calciques.
Les récepteurs NON-NMDA sont de trois types selon les substances auxquels ils réagissent en plus de réagir au glutamate et à l'aspartate:
Les récepteurs NMDA et deux récepteurs NON-NMDA (Q/K et AMPA) sur trois figurent parmi les récepteurs "biochimiques" situés à la surface des canaux ioniques (Ca++, Na+ et K+) des membranes post-synaptiques des neurones et des dendrites centraux nociceptifs. Les canaux ioniques munis de récepteurs NMDA possèdent une grande perméabilité pour les trois ions (Ca++, Na+ et K+). Seul un des récepteurs NON-NMDA parmi les trois connus est membranaire, on y réfère comme le récepteur NON-NMDA métabotropique. Les récepteurs NON-NMDA et NMDA font partie des réseaux de transferts utilisant des substances autres que la substance P comme NT nociceptif. Les récepteurs NMDA et NON-NMDA sont tous activés par le glutamate, un des NTs nociceptifs excitateurs. Ils se comportent cependant de façon différente; les récepteurs NMDA pour leur part, ne sont activés qu'en situations particulières comme il en sera fait mention dans ce qui suit.
Il faut d'abord préciser, pour commencer, que les récepteurs NMDA ne participent pas aux échanges synaptiques nociceptifs en temps normal. Ils ne participent donc pas à la dépolarisation de la membrane post-synaptique des neurones centraux. Ils y participent uniquement lorsque le flot d'influx nociceptifs arrivant à la corne postérieure devient très très important et soutenu. Ces deux conditions sont essentielles. Par ailleurs, cette très nette accentuation du flot d'influx nociceptifs provient presqu'exclusivement des fibres C.
Les récepteurs NON-NMDA sont plus nombreux que les NMDA à la surface de la membrane post-synaptique des neurones et des dendrites centraux nociceptifs. Ils sont habituellement localisés proche à proche un de l'autre, comme "de mauvais complices". En situation de transmission nociceptive "normale", du glutamate et de la sP sont libérés par la membrane synaptique des boutons pré-synaptiques des fibres nociceptives périphériques. Ce glutamate se fixe sur les récepteurs NMDA et NON-NMDA. Il active normalement les récepteurs NON-NMDA et les canaux ioniques s'ouvrent alors pour contribuer à la dépolarisation progressive de la membrane environnante. Les récepteurs NMDA pour leur part résistent à l'activation par le glutamate, en situation normale, en raison du fait que ce type de récepteur nécessite une certaine valeur de dépolarisation dans l'environnement immédiat avant de s'ouvrir, cela étant dû à la présence de l'ion Mg++ présent dans le canal ionique et qui fait obstruction à l'ouverture de ce même canal avant qu'une certaine valeur de dépolarisation ne soit atteinte. Lorsque cette valeur de dépolarisation est atteinte, cela a pour effet de faire "sauter" l'ion Mg++, un peu à l'exemple d'un bouchon d'une bouteille de champagne qu'on fait "sauter".